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À la Une: les 80 ans de la libération d’Auschwitz
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Elle s’appelle Eva Szepesi. C’est une vieille dame de 92 ans. Le Süddeutsche Zeitung à Munich nous raconte son histoire. « En hiver, ses mains sont toujours froides. Elle a beau mettre des gants et se badigeonner les mains de crème, les gerçures de ses doigts ne cicatrisent pas. » Et pour cause, il y a des souvenirs que la chair et l’esprit n’oublient pas. « Il y a quatre-vingts ans, à la même époque, Eva se tenait nue devant des SS, la neige était tombée. Elle grelottait de peur et de froid. Elle avait 12 ans. Elle était seule, sans ses parents. (…) Environ 232.000 enfants et adolescents ont été déportés à Auschwitz, rappelle le quotidien allemand. Lorsque le camp a été libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945, il y avait moins de 500 enfants de moins de 15 ans. »
Depuis ces dernières années, relate encore le Süddeutsche Zeitung, « Eva Szepesi parcourt le pays, s’exprime dans les écoles, dans les centres de formation, dans les médias. L’année dernière, elle a prononcé un discours au Bundestag à l’occasion de la Journée de la mémoire de l’Holocauste. Elle a (notamment) déclaré que la Shoah n’avait pas commencé avec Auschwitz, mais “avec le silence et le détournement des valeurs de la société (allemande)“. »
« Nous comptons sur vous… »
En France, elles s’appellent Ginette Kolinka, Esther Senot, Yvette Lévy et Judith Elkán-Hervé, elles font partie des derniers témoins de la Shoah. Et elles lancent cet appel dans Libération à Paris : « nous ne sommes plus qu’une poignée, nous comptons sur vous. Nous comptons sur vous, les jeunes, pour que vous puissiez témoigner en notre nom face aux négationnistes et autres faussaires de l’histoire. »
Commentaire de Libération : « cette parole est plus que jamais vitale. L’indifférence quasi générale qui a accueilli la parole des rescapés de la Shoah en 1945 s’est progressivement dissipée au fil des décennies. Au moment où l’antisémitisme ne se cache à nouveau plus, cette indifférence ne doit pas se rétablir. »
Rester lucide
En effet, rebondit Le Figaro, « en France, le pays de Bernard Lazare, de Simone Weil et de Marc Chagall, les actes antisémites ressurgissent : insultes dans la rue ou sur les réseaux sociaux, murs des synagogues et tombes tagués ; pour ne rien dire des événements odieux que furent l’attaque terroriste de Mohammed Merah contre l’école Ozar Hatorah (en 2012), l’assassinat d’Ilan Halimi par le “gang des barbares“ (en 2006), puis de Mireille Knoll par Yacine Mihoub (en 2018), où l’on découvrit, accablés, que la cruauté se parait encore une fois des oripeaux des préjugés les plus misérables. Des faits divers isolés ? Aussi isolés que les incidents qui survenaient à Berlin ou à Varsovie dans les années 30, soupire Le Figaro, et qui trouvèrent leur sinistre apothéose dans les camps de la mort. L’histoire ne se répète pas automatiquement, mais elle doit toujours être une leçon de lucidité. »
Le retour des « aboiements haineux »
Le Soir à Bruxelles insiste : « le récit historique le plus cauchemardesque ne suffit pas. Les survivants qui témoigneront ce lundi pour exprimer un énième “plus jamais ça“ réveilleront les consciences le temps d’une cérémonie. Mais que pèseront leurs avertissements face à la montée en puissance des extrêmes droites et de l’intolérance ? Pour éviter le pire aux générations à venir, s’exclame le quotidien belge, nous avons besoin de diplomatie préventive, d’institutions démocratiques fortes, de coopération internationale et de lutte contre les extrémismes. Et plus encore, de la capacité de chacun à prendre ses distances vis-à-vis des aboiements haineux. Ce n’est qu’ainsi que d’autres Auschwitz nous seront peut-être épargnés. »
Et malheureusement, les « aboiements haineux » n’ont pas disparu, note le Guardian à Londres… « L’extrême droite est en hausse dans toute l’Europe, y compris en Allemagne. Lundi dernier, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, a fait ce qui a été largement considéré comme deux saluts nazis alors qu’il célébrait l’investiture présidentielle américaine. Plus tôt ce mois-ci, il avait accueilli Alice Weidel, la dirigeante de l’Afd, parti d’extrême-droite en Allemagne, pour une conversation sur X dans laquelle elle a suggéré qu’Hitler “était un communiste, un socialiste, et, avait-elle affirmé, nous sommes l’opposé“. Enfin, le président Trump lui-même, pointe encore le Guardian, a adopté une rhétorique fasciste en qualifiant les immigrés de “vermine“ et en les accusant d’“empoisonner le sang“ du pays. »
380 에피소드
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Elle s’appelle Eva Szepesi. C’est une vieille dame de 92 ans. Le Süddeutsche Zeitung à Munich nous raconte son histoire. « En hiver, ses mains sont toujours froides. Elle a beau mettre des gants et se badigeonner les mains de crème, les gerçures de ses doigts ne cicatrisent pas. » Et pour cause, il y a des souvenirs que la chair et l’esprit n’oublient pas. « Il y a quatre-vingts ans, à la même époque, Eva se tenait nue devant des SS, la neige était tombée. Elle grelottait de peur et de froid. Elle avait 12 ans. Elle était seule, sans ses parents. (…) Environ 232.000 enfants et adolescents ont été déportés à Auschwitz, rappelle le quotidien allemand. Lorsque le camp a été libéré par l'Armée rouge le 27 janvier 1945, il y avait moins de 500 enfants de moins de 15 ans. »
Depuis ces dernières années, relate encore le Süddeutsche Zeitung, « Eva Szepesi parcourt le pays, s’exprime dans les écoles, dans les centres de formation, dans les médias. L’année dernière, elle a prononcé un discours au Bundestag à l’occasion de la Journée de la mémoire de l’Holocauste. Elle a (notamment) déclaré que la Shoah n’avait pas commencé avec Auschwitz, mais “avec le silence et le détournement des valeurs de la société (allemande)“. »
« Nous comptons sur vous… »
En France, elles s’appellent Ginette Kolinka, Esther Senot, Yvette Lévy et Judith Elkán-Hervé, elles font partie des derniers témoins de la Shoah. Et elles lancent cet appel dans Libération à Paris : « nous ne sommes plus qu’une poignée, nous comptons sur vous. Nous comptons sur vous, les jeunes, pour que vous puissiez témoigner en notre nom face aux négationnistes et autres faussaires de l’histoire. »
Commentaire de Libération : « cette parole est plus que jamais vitale. L’indifférence quasi générale qui a accueilli la parole des rescapés de la Shoah en 1945 s’est progressivement dissipée au fil des décennies. Au moment où l’antisémitisme ne se cache à nouveau plus, cette indifférence ne doit pas se rétablir. »
Rester lucide
En effet, rebondit Le Figaro, « en France, le pays de Bernard Lazare, de Simone Weil et de Marc Chagall, les actes antisémites ressurgissent : insultes dans la rue ou sur les réseaux sociaux, murs des synagogues et tombes tagués ; pour ne rien dire des événements odieux que furent l’attaque terroriste de Mohammed Merah contre l’école Ozar Hatorah (en 2012), l’assassinat d’Ilan Halimi par le “gang des barbares“ (en 2006), puis de Mireille Knoll par Yacine Mihoub (en 2018), où l’on découvrit, accablés, que la cruauté se parait encore une fois des oripeaux des préjugés les plus misérables. Des faits divers isolés ? Aussi isolés que les incidents qui survenaient à Berlin ou à Varsovie dans les années 30, soupire Le Figaro, et qui trouvèrent leur sinistre apothéose dans les camps de la mort. L’histoire ne se répète pas automatiquement, mais elle doit toujours être une leçon de lucidité. »
Le retour des « aboiements haineux »
Le Soir à Bruxelles insiste : « le récit historique le plus cauchemardesque ne suffit pas. Les survivants qui témoigneront ce lundi pour exprimer un énième “plus jamais ça“ réveilleront les consciences le temps d’une cérémonie. Mais que pèseront leurs avertissements face à la montée en puissance des extrêmes droites et de l’intolérance ? Pour éviter le pire aux générations à venir, s’exclame le quotidien belge, nous avons besoin de diplomatie préventive, d’institutions démocratiques fortes, de coopération internationale et de lutte contre les extrémismes. Et plus encore, de la capacité de chacun à prendre ses distances vis-à-vis des aboiements haineux. Ce n’est qu’ainsi que d’autres Auschwitz nous seront peut-être épargnés. »
Et malheureusement, les « aboiements haineux » n’ont pas disparu, note le Guardian à Londres… « L’extrême droite est en hausse dans toute l’Europe, y compris en Allemagne. Lundi dernier, l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, a fait ce qui a été largement considéré comme deux saluts nazis alors qu’il célébrait l’investiture présidentielle américaine. Plus tôt ce mois-ci, il avait accueilli Alice Weidel, la dirigeante de l’Afd, parti d’extrême-droite en Allemagne, pour une conversation sur X dans laquelle elle a suggéré qu’Hitler “était un communiste, un socialiste, et, avait-elle affirmé, nous sommes l’opposé“. Enfin, le président Trump lui-même, pointe encore le Guardian, a adopté une rhétorique fasciste en qualifiant les immigrés de “vermine“ et en les accusant d’“empoisonner le sang“ du pays. »
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