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À Madagascar, des drones cargo permettent de livrer des médicaments dans les régions isolées de l’île
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C’est un segment ultra innovant et dans lequel Madagascar fait figure de pionnier sur le continent. Vaccins, tests de dépistage du paludisme ou du VIH, médicaments, contraceptifs. Aujourd’hui, tous ces intrants de santé peuvent être livrés dans les zones les plus inaccessibles de l’île, par drone cargo. Des engins volants conçus et fabriqués à Madagascar même et qui sont utilisés quotidiennement et exclusivement pour la livraison de médicaments.
De notre correspondante à Antananarivo,
« Zone de décollage, dégagée. Prêt à décoller. Décollage accordé ! ». En à peine quelques secondes, l’immense oiseau blanc en carbone s’élève à la verticale et disparait du champ de vision des équipes du site d’opération de Tamatave. Direction, le centre de santé de base enclavé de Sahambala, à 50 km à vol d’oiseau.
Les yeux rivés sur son écran de contrôle, Nambiniaina Rakotondrasolo, le pilote du drone cargo explique : « On va livrer des médicaments et aussi des vaccins contre la polio, avec tous les accessoires nécessaires pour procéder à la vaccination. D’ici 45 minutes, le drone arrivera à destination. Et il va larguer le colis à 120m d’altitude, avec un parachute qui se déploiera automatiquement. »
Au sol, le chef du centre de santé qui a été prévenu par téléphone au moment de l’envol pourra alors réceptionner le colis. Puis Nambiniaina pilotera alors le drone pour le faire revenir au point de décollage et enchainer avec un second vol pour livrer cette fois des préservatifs et des pilules contraceptives.
L’engin volant peut transporter jusqu’à 10 kilos de charge et se déplace dans un rayon d’action jusqu'à 120 km de sa base. « C’est sa capacité à effectuer des largages dans des endroits très reculés qui a convaincu l’ONG PSI en 2019 », explique Daniel Crapper, le représentant résident de l’organisation américaine à Madagascar. « Il y a des endroits où le chef d'un centre de santé, s'il veut retourner au niveau du district pour récupérer des intrants de santé, peut marcher trois jours aller et trois jours retour. Et pendant cette période, le centre de santé reste fermé et la population est coupée de toute possibilité de soins. Nous, avec un drone, on peut faire le va-et-vient en 1h et livrer toute une gamme de produits qui sont vraiment essentiels pour la communauté. »
Depuis, l’ONG PSI a ordonné plus de 6 000 livraisons d’intrants à travers l’île, de quoi élargir la chaîne d’approvisionnement du ministère de la Santé. Avec un bémol, toutefois : « C'est vrai qu’aujourd'hui le coût d'un vol reste assez élevé. Parfois ça peut même dépasser la valeur des médicaments qu'on transporte. Mais notre rêve, c'est vraiment d'étendre les activités et c'est comme ça qu'on peut arriver à obtenir des économies d'échelle et réduire d'une façon significative le prix d'un vol. »
Aller là où personne ne va plus
Si le drone ne peut résoudre à lui seul les immenses problèmes d’approvisionnement en matière d'intrants disponibles dans le pays, il permet cependant, souligne Pierre-Loup Lesage, PDG d’AerialMetric - l’entreprise qui fabrique et vend les services de livraisons par drone -, d’aller là où personne ne va plus. « L'idée, ce n'est pas de remplacer tous les 4x4 ou les camions de Madagascar par des drones. L’idée, c'est que le drone vient permettre de faire de la logistique et d'apporter des médicaments là où il n’y a pas de route, et là où il n’y aura jamais de route probablement, précise le PDG. Même si on ne transporte que quelques kilos à chaque fois, on est capable de combler les trous dans la raquette, très rapidement. Et de sauver des vies, là où des gens n’auraient pas eu de médicaments. Donc c’est ça l’idée : apporter un service même à 100 dollars le vol, qui peut paraitre cher, mais que personne d’autre ne peut proposer. »
Prochain objectif : développer la collecte d’échantillons, de sang par exemple. Un défi technologique et humain qui implique un atterrissage à distance dans des zones si enclavées que la vue même d’un drone pourrait effrayer la population.
À lire aussiMadagascar: une start-up se spécialise dans la fabrication de drones cargo
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C’est un segment ultra innovant et dans lequel Madagascar fait figure de pionnier sur le continent. Vaccins, tests de dépistage du paludisme ou du VIH, médicaments, contraceptifs. Aujourd’hui, tous ces intrants de santé peuvent être livrés dans les zones les plus inaccessibles de l’île, par drone cargo. Des engins volants conçus et fabriqués à Madagascar même et qui sont utilisés quotidiennement et exclusivement pour la livraison de médicaments.
De notre correspondante à Antananarivo,
« Zone de décollage, dégagée. Prêt à décoller. Décollage accordé ! ». En à peine quelques secondes, l’immense oiseau blanc en carbone s’élève à la verticale et disparait du champ de vision des équipes du site d’opération de Tamatave. Direction, le centre de santé de base enclavé de Sahambala, à 50 km à vol d’oiseau.
Les yeux rivés sur son écran de contrôle, Nambiniaina Rakotondrasolo, le pilote du drone cargo explique : « On va livrer des médicaments et aussi des vaccins contre la polio, avec tous les accessoires nécessaires pour procéder à la vaccination. D’ici 45 minutes, le drone arrivera à destination. Et il va larguer le colis à 120m d’altitude, avec un parachute qui se déploiera automatiquement. »
Au sol, le chef du centre de santé qui a été prévenu par téléphone au moment de l’envol pourra alors réceptionner le colis. Puis Nambiniaina pilotera alors le drone pour le faire revenir au point de décollage et enchainer avec un second vol pour livrer cette fois des préservatifs et des pilules contraceptives.
L’engin volant peut transporter jusqu’à 10 kilos de charge et se déplace dans un rayon d’action jusqu'à 120 km de sa base. « C’est sa capacité à effectuer des largages dans des endroits très reculés qui a convaincu l’ONG PSI en 2019 », explique Daniel Crapper, le représentant résident de l’organisation américaine à Madagascar. « Il y a des endroits où le chef d'un centre de santé, s'il veut retourner au niveau du district pour récupérer des intrants de santé, peut marcher trois jours aller et trois jours retour. Et pendant cette période, le centre de santé reste fermé et la population est coupée de toute possibilité de soins. Nous, avec un drone, on peut faire le va-et-vient en 1h et livrer toute une gamme de produits qui sont vraiment essentiels pour la communauté. »
Depuis, l’ONG PSI a ordonné plus de 6 000 livraisons d’intrants à travers l’île, de quoi élargir la chaîne d’approvisionnement du ministère de la Santé. Avec un bémol, toutefois : « C'est vrai qu’aujourd'hui le coût d'un vol reste assez élevé. Parfois ça peut même dépasser la valeur des médicaments qu'on transporte. Mais notre rêve, c'est vraiment d'étendre les activités et c'est comme ça qu'on peut arriver à obtenir des économies d'échelle et réduire d'une façon significative le prix d'un vol. »
Aller là où personne ne va plus
Si le drone ne peut résoudre à lui seul les immenses problèmes d’approvisionnement en matière d'intrants disponibles dans le pays, il permet cependant, souligne Pierre-Loup Lesage, PDG d’AerialMetric - l’entreprise qui fabrique et vend les services de livraisons par drone -, d’aller là où personne ne va plus. « L'idée, ce n'est pas de remplacer tous les 4x4 ou les camions de Madagascar par des drones. L’idée, c'est que le drone vient permettre de faire de la logistique et d'apporter des médicaments là où il n’y a pas de route, et là où il n’y aura jamais de route probablement, précise le PDG. Même si on ne transporte que quelques kilos à chaque fois, on est capable de combler les trous dans la raquette, très rapidement. Et de sauver des vies, là où des gens n’auraient pas eu de médicaments. Donc c’est ça l’idée : apporter un service même à 100 dollars le vol, qui peut paraitre cher, mais que personne d’autre ne peut proposer. »
Prochain objectif : développer la collecte d’échantillons, de sang par exemple. Un défi technologique et humain qui implique un atterrissage à distance dans des zones si enclavées que la vue même d’un drone pourrait effrayer la population.
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