Artwork

Mostafa SHALCHI에서 제공하는 콘텐츠입니다. 에피소드, 그래픽, 팟캐스트 설명을 포함한 모든 팟캐스트 콘텐츠는 Mostafa SHALCHI 또는 해당 팟캐스트 플랫폼 파트너가 직접 업로드하고 제공합니다. 누군가가 귀하의 허락 없이 귀하의 저작물을 사용하고 있다고 생각되는 경우 여기에 설명된 절차를 따르실 수 있습니다 https://ko.player.fm/legal.
Player FM -팟 캐스트 앱
Player FM 앱으로 오프라인으로 전환하세요!

Randevoo - Episode 38

15:08
 
공유
 

Manage episode 351690611 series 2449608
Mostafa SHALCHI에서 제공하는 콘텐츠입니다. 에피소드, 그래픽, 팟캐스트 설명을 포함한 모든 팟캐스트 콘텐츠는 Mostafa SHALCHI 또는 해당 팟캐스트 플랫폼 파트너가 직접 업로드하고 제공합니다. 누군가가 귀하의 허락 없이 귀하의 저작물을 사용하고 있다고 생각되는 경우 여기에 설명된 절차를 따르실 수 있습니다 https://ko.player.fm/legal.

مدرسهٔ آنلاین نزدیکتر

حمایت من در سایت حامی ‌باش

کانال یوتوب من برای آموزش زبان

ترجمه شفاهی : مصطفی شالچی

Killing Me Softly With His Song

Al Green - Let's Stay Together

Stand by Me

52.Jour J – 1

Le soleil est inéluctable. Cela ne se voit peut-être pas mais j’ai mis des heures à trouver cette phrase. Les oiseaux piaillent, c’est comme ça que je m’aperçois qu’il fait jour. Même les oiseaux sont amoureux. C’était l’été où les Fugees avaient repris Killing me softly with his song de Roberta Flack et je savais que je m’en souviendrais.

— Tu sais, Marc, que demain ce sera l’anniversaire de nos trois ans ensemble ?

— Chut ! Tais-toi ! On s’en fiche, je ne veux pas le savoir !

— Moi je trouve ça mignon, je ne vois pas pourquoi tu devrais être désagréable.

— Je ne suis pas désagréable, simplement il faut que je travaille.

— Tu veux que je te dise ? Tu es un égoïste prétentieux, tu t’intéresses tellement qu’à toi que ça en devient écœurant.

— Pour pouvoir aimer quelqu’un d’autre, il faut d’abord s’aimer soi-même.

— Ton problème, c’est que tu t’aimes tellement qu’il n’y a plus de place pour personne d’autre !

Elle est partie sur mon scooter, soulevant derrière elle une traînée magique de poussière sur le chemin cahoteux. Je n’ai pas essayé de la rattraper. Quelques heures plus tard, elle est revenue et je lui ai demandé pardon en lui baisant les pieds. Je lui ai promis que nous ferions un barbecue en tête à tête pour fêter notre anniversaire. Les fleurs du jardin étaient jaunes et rouges. Je lui ai demandé :

— Dans combien de temps tu me quitteras ?

— Dans dix kilos.

— Eh ! J’y peux rien si le bonheur fait grossir !

Au même moment, à Paris, un artiste nommé Bruno Richard notait dans son Journal cette phrase : « Le bonheur, c’est le silence du malheur. » Il pouvait mourir tranquille après ça.

Demain cela fera trois ans que je vis avec Alice.

53. Jour J

La dernière journée de l’été est arrivée. La fin des haricots se fait sentir sur les plages de Formentera. Matilda est partie sans laisser d’adresse. Le vent se faufile dans les murets de pierre, et sous les pieds. Le ciel est inexorable. Les domaines du silence s’agrandissent, aux Baléares.

Épicure préconise de s’en tenir au présent, à la plénitude du plaisir simple. Faut-il préférer le plaisir au bonheur ? Plutôt que de se poser la question de la durée d’un amour, profiter de l’instant est-il le meilleur moyen de le prolonger ? Nous serons des amis. Des amis qui se tiennent par la main, qui bronzent en se roulant des patins, s’interpénètrent avec délicatesse contre le mur d’une villa en écoutant Al Green, mais des amis quand même. Une journée splendide a béni notre anniversaire. À la plage nous avons nagé, dormi, heureux de chez Heureux. Le barman italien du petit kiosque m’a reconnu :

— Hello, my friend Marc Marronnier !

Je lui ai répondu :

— Marc Marronnier est mort. Je l’ai tué. À partir de maintenant il n’y a plus que moi ici et moi je m’appelle Frédéric Beigbeder.

Il n’a rien entendu à cause de la musique qu’il diffuse à tue-tête. Nous avons partagé un melon et une glace. J’ai remis ma montre. J’étais enfin devenu moi-même, réconcilié avec la Terre et le temps.

Et le soir est arrivé. Après un détour chez Anselme pour boire un gin-Kas en écoutant le clapotis des vaguelettes contre le ponton, nous sommes rentrés à la casa.

La nuit était éclairée par les étoiles et les bougies. Alice a préparé une salade d’avocat aux tomates. J’ai allumé un bâtonnet d’encens. La radio grésillante diffusait un vieux disque de flamenco. Les côtelettes d’agneau cramaient sur le barbecue. Les lézards se planquaient dans les azulejos. Les grillons ont fermé leur gueule d’un seul coup. Elle s’est assise près de moi en souriant d’émotion. Nous avons bu deux bouteilles de rosé chacun. Trois ans ! Le compte à rebours était terminé ! Ce que je n’avais pas compris, c’est qu’un compte à rebours est un début. À la fin d’un compte à rebours, il y a une fusée qui décolle. Alléluia ! Joie ! Merveille ! Et dire que je m’angoissais comme un con ! Ce qu’il y a de fantastique avec la vie, c’est qu’elle continue. On s’est embrassés lentement, mains jointes sous la lune orange, à l’écoute de l’avenir.

J’ai regardé ma montre : il était 23 h 59. Encore soixante secondes, et nous serions fixés.

  continue reading

38 에피소드

Artwork
icon공유
 
Manage episode 351690611 series 2449608
Mostafa SHALCHI에서 제공하는 콘텐츠입니다. 에피소드, 그래픽, 팟캐스트 설명을 포함한 모든 팟캐스트 콘텐츠는 Mostafa SHALCHI 또는 해당 팟캐스트 플랫폼 파트너가 직접 업로드하고 제공합니다. 누군가가 귀하의 허락 없이 귀하의 저작물을 사용하고 있다고 생각되는 경우 여기에 설명된 절차를 따르실 수 있습니다 https://ko.player.fm/legal.

مدرسهٔ آنلاین نزدیکتر

حمایت من در سایت حامی ‌باش

کانال یوتوب من برای آموزش زبان

ترجمه شفاهی : مصطفی شالچی

Killing Me Softly With His Song

Al Green - Let's Stay Together

Stand by Me

52.Jour J – 1

Le soleil est inéluctable. Cela ne se voit peut-être pas mais j’ai mis des heures à trouver cette phrase. Les oiseaux piaillent, c’est comme ça que je m’aperçois qu’il fait jour. Même les oiseaux sont amoureux. C’était l’été où les Fugees avaient repris Killing me softly with his song de Roberta Flack et je savais que je m’en souviendrais.

— Tu sais, Marc, que demain ce sera l’anniversaire de nos trois ans ensemble ?

— Chut ! Tais-toi ! On s’en fiche, je ne veux pas le savoir !

— Moi je trouve ça mignon, je ne vois pas pourquoi tu devrais être désagréable.

— Je ne suis pas désagréable, simplement il faut que je travaille.

— Tu veux que je te dise ? Tu es un égoïste prétentieux, tu t’intéresses tellement qu’à toi que ça en devient écœurant.

— Pour pouvoir aimer quelqu’un d’autre, il faut d’abord s’aimer soi-même.

— Ton problème, c’est que tu t’aimes tellement qu’il n’y a plus de place pour personne d’autre !

Elle est partie sur mon scooter, soulevant derrière elle une traînée magique de poussière sur le chemin cahoteux. Je n’ai pas essayé de la rattraper. Quelques heures plus tard, elle est revenue et je lui ai demandé pardon en lui baisant les pieds. Je lui ai promis que nous ferions un barbecue en tête à tête pour fêter notre anniversaire. Les fleurs du jardin étaient jaunes et rouges. Je lui ai demandé :

— Dans combien de temps tu me quitteras ?

— Dans dix kilos.

— Eh ! J’y peux rien si le bonheur fait grossir !

Au même moment, à Paris, un artiste nommé Bruno Richard notait dans son Journal cette phrase : « Le bonheur, c’est le silence du malheur. » Il pouvait mourir tranquille après ça.

Demain cela fera trois ans que je vis avec Alice.

53. Jour J

La dernière journée de l’été est arrivée. La fin des haricots se fait sentir sur les plages de Formentera. Matilda est partie sans laisser d’adresse. Le vent se faufile dans les murets de pierre, et sous les pieds. Le ciel est inexorable. Les domaines du silence s’agrandissent, aux Baléares.

Épicure préconise de s’en tenir au présent, à la plénitude du plaisir simple. Faut-il préférer le plaisir au bonheur ? Plutôt que de se poser la question de la durée d’un amour, profiter de l’instant est-il le meilleur moyen de le prolonger ? Nous serons des amis. Des amis qui se tiennent par la main, qui bronzent en se roulant des patins, s’interpénètrent avec délicatesse contre le mur d’une villa en écoutant Al Green, mais des amis quand même. Une journée splendide a béni notre anniversaire. À la plage nous avons nagé, dormi, heureux de chez Heureux. Le barman italien du petit kiosque m’a reconnu :

— Hello, my friend Marc Marronnier !

Je lui ai répondu :

— Marc Marronnier est mort. Je l’ai tué. À partir de maintenant il n’y a plus que moi ici et moi je m’appelle Frédéric Beigbeder.

Il n’a rien entendu à cause de la musique qu’il diffuse à tue-tête. Nous avons partagé un melon et une glace. J’ai remis ma montre. J’étais enfin devenu moi-même, réconcilié avec la Terre et le temps.

Et le soir est arrivé. Après un détour chez Anselme pour boire un gin-Kas en écoutant le clapotis des vaguelettes contre le ponton, nous sommes rentrés à la casa.

La nuit était éclairée par les étoiles et les bougies. Alice a préparé une salade d’avocat aux tomates. J’ai allumé un bâtonnet d’encens. La radio grésillante diffusait un vieux disque de flamenco. Les côtelettes d’agneau cramaient sur le barbecue. Les lézards se planquaient dans les azulejos. Les grillons ont fermé leur gueule d’un seul coup. Elle s’est assise près de moi en souriant d’émotion. Nous avons bu deux bouteilles de rosé chacun. Trois ans ! Le compte à rebours était terminé ! Ce que je n’avais pas compris, c’est qu’un compte à rebours est un début. À la fin d’un compte à rebours, il y a une fusée qui décolle. Alléluia ! Joie ! Merveille ! Et dire que je m’angoissais comme un con ! Ce qu’il y a de fantastique avec la vie, c’est qu’elle continue. On s’est embrassés lentement, mains jointes sous la lune orange, à l’écoute de l’avenir.

J’ai regardé ma montre : il était 23 h 59. Encore soixante secondes, et nous serions fixés.

  continue reading

38 에피소드

모든 에피소드

×
 
Loading …

플레이어 FM에 오신것을 환영합니다!

플레이어 FM은 웹에서 고품질 팟캐스트를 검색하여 지금 바로 즐길 수 있도록 합니다. 최고의 팟캐스트 앱이며 Android, iPhone 및 웹에서도 작동합니다. 장치 간 구독 동기화를 위해 가입하세요.

 

빠른 참조 가이드

탐색하는 동안 이 프로그램을 들어보세요.
재생