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En Côte d'Ivoire, les PME du secteur extractif peinent à attirer les investissements

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Malgré son riche sous-sol, les investissements dans l’industrie extractive en Afrique restent encore modestes : entre 2018 et 2022, moins de 14 % des investissements directs étrangers mondiaux dans le secteur minier étaient à destination du continent. Les PME ivoiriennes des industries extractives — mines et hydrocarbures — souffrent d’un accès difficile aux financements, alors que le pays ambitionne de devenir un « grand exportateur » de produits miniers et pétroliers d'ici à 2030.

De notre correspondante à Abidjan,

10 000 milliards de FCFA : c’est la somme investie dans le secteur minier et pétrolier en Côte d’Ivoire ces 10 dernières années. Une manne à laquelle les petites et moyennes entreprises peinent à avoir accès, face à la frilosité des investisseurs traditionnels, comme les banques nationales. Une problématique sur laquelle se sont penchés des professionnels du secteur réunis au Salon international des ressources extractives et énergétiques (Sirexe), qui s’est tenu à Abidjan du 27 novembre au 2 décembre.

« Le fait de mettre les financements dans un panel au Sirexe, c’est déjà reconnaître qu’il y a un problème sur les financements, et je pense que c’est déjà un très bon début, met en avant Kamel Koné, président du groupement des Entreprises de services pétroliers et gaziers de Côte d’Ivoire et directeur général de la société Hydrodrill. Il manque encore une grande collaboration entre les établissements financiers et les acteurs du secteur que nous sommes. Il y a encore un gros travail à faire, parce que l’accès au financement reste, pour nous, une limite et peut même mettre en difficulté le contenu local dans notre pays. » Il regrette que les banques ivoiriennes ne prennent pas suffisamment de risques.

« Si je prends notre groupement, par exemple, qui a 20 entreprises, il n’y en a que deux qui ont pu avoir accès à un financement, donc vous pouvez faire le calcul, ce n’est pas beaucoup. Il y a une chose que les banques ne prennent pas en compte, c’est la durée. Pour avoir un financement, on peut mettre trois, quatre mois, alors que notre industrie demande d’être réactif », détaille Kamel Koné.

Besoin d’être rassuré

Certains ont donc recours aux banques internationales, plus enclines à prendre des risques, et plus aptes à débloquer rapidement des liquidités. Jessica Bleu-Lainé est responsable du secteur de l'industrie minière et énergétique à la Société Générale Côte d’Ivoire : « Très souvent, ce sont des premiers marchés, deuxièmes marchés. On cherche quand même aussi à avoir un historique de la compétence, de la technicité, parce que c’est quand même un secteur qui est très technique, donc ça peut être aussi un frein. Quand on fait un financement, on cherche à se couvrir par rapport à ce financement. Est-ce que le paiement final est sûr ? Qui est-ce qui va venir payer ? Donc pour ça, on va regarder l’historique de l’entreprise. »

Jessica Bleu-Lainé souligne que dans le domaine, les montants sont énormes : « C’est ça aussi qui peut expliquer un peu la réticence des banques. Une entreprise qui n’a pas réalisé ce type de marché, ou qui n’a pas d’historique, pour un premier marché, peut se retrouver avec 500 millions. Donc une entreprise qui n’a pas trop d’historique sur le secteur, ou qui débute à peine, lui prêter 500 millions à vue… Bon. »

Un fonds pour soutenir le contenu local

Les opérateurs ivoiriens s’efforcent de diversifier leurs sources de financement, en se tournant par exemple vers les bailleurs internationaux ou les fonds de pension. Un fonds d’investissement minier a d’ailleurs été officiellement lancé en marge du Sirexe pour financer les sous-traitants et fournisseurs de services du secteur. Une première en Afrique de l’Ouest, qui ouvre des perspectives prometteuses, se réjouit Seydou Coulibaly, le directeur des mines de Côte d’Ivoire. « On a réfléchi avec toutes les parties prenantes, les employés, les sociétés minières, les sous-traitants. Pourquoi ne pas mettre un fonds en place ? Et ce fonds mis en place, c’est la contribution au niveau des salariés, c’est la contribution au niveau des sociétés, c’est la contribution de tous ceux qui sont employés », explique le directeur.

« Ce fonds qui sera mis en place va permettre de soutenir surtout le contenu local. En amont, au niveau de l’exploration minière, vu les montants très élevés, il n’est pas aisé pour les petites compagnies d’aller dans l’exploitation minière. Mais ce fonds peut aider pour la sous-traitance minière, les services et, à long terme, si ça a bien fonctionné, on pourra faire une mise à jour pour faire des applications en vue de vendre des permis », espère Seydou Coulibaly. Ce fonds permettra aussi aux salariés du secteur minier de placer une partie de leur retraite complémentaire. Leur nombre est estimé entre 12 000 et 15 000 employés en Côte d’Ivoire.

À lire aussiIndustries extractives en Côte d’Ivoire: le pays veut s'imposer dans la sous-région

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De notre correspondante à Abidjan,

10 000 milliards de FCFA : c’est la somme investie dans le secteur minier et pétrolier en Côte d’Ivoire ces 10 dernières années. Une manne à laquelle les petites et moyennes entreprises peinent à avoir accès, face à la frilosité des investisseurs traditionnels, comme les banques nationales. Une problématique sur laquelle se sont penchés des professionnels du secteur réunis au Salon international des ressources extractives et énergétiques (Sirexe), qui s’est tenu à Abidjan du 27 novembre au 2 décembre.

« Le fait de mettre les financements dans un panel au Sirexe, c’est déjà reconnaître qu’il y a un problème sur les financements, et je pense que c’est déjà un très bon début, met en avant Kamel Koné, président du groupement des Entreprises de services pétroliers et gaziers de Côte d’Ivoire et directeur général de la société Hydrodrill. Il manque encore une grande collaboration entre les établissements financiers et les acteurs du secteur que nous sommes. Il y a encore un gros travail à faire, parce que l’accès au financement reste, pour nous, une limite et peut même mettre en difficulté le contenu local dans notre pays. » Il regrette que les banques ivoiriennes ne prennent pas suffisamment de risques.

« Si je prends notre groupement, par exemple, qui a 20 entreprises, il n’y en a que deux qui ont pu avoir accès à un financement, donc vous pouvez faire le calcul, ce n’est pas beaucoup. Il y a une chose que les banques ne prennent pas en compte, c’est la durée. Pour avoir un financement, on peut mettre trois, quatre mois, alors que notre industrie demande d’être réactif », détaille Kamel Koné.

Besoin d’être rassuré

Certains ont donc recours aux banques internationales, plus enclines à prendre des risques, et plus aptes à débloquer rapidement des liquidités. Jessica Bleu-Lainé est responsable du secteur de l'industrie minière et énergétique à la Société Générale Côte d’Ivoire : « Très souvent, ce sont des premiers marchés, deuxièmes marchés. On cherche quand même aussi à avoir un historique de la compétence, de la technicité, parce que c’est quand même un secteur qui est très technique, donc ça peut être aussi un frein. Quand on fait un financement, on cherche à se couvrir par rapport à ce financement. Est-ce que le paiement final est sûr ? Qui est-ce qui va venir payer ? Donc pour ça, on va regarder l’historique de l’entreprise. »

Jessica Bleu-Lainé souligne que dans le domaine, les montants sont énormes : « C’est ça aussi qui peut expliquer un peu la réticence des banques. Une entreprise qui n’a pas réalisé ce type de marché, ou qui n’a pas d’historique, pour un premier marché, peut se retrouver avec 500 millions. Donc une entreprise qui n’a pas trop d’historique sur le secteur, ou qui débute à peine, lui prêter 500 millions à vue… Bon. »

Un fonds pour soutenir le contenu local

Les opérateurs ivoiriens s’efforcent de diversifier leurs sources de financement, en se tournant par exemple vers les bailleurs internationaux ou les fonds de pension. Un fonds d’investissement minier a d’ailleurs été officiellement lancé en marge du Sirexe pour financer les sous-traitants et fournisseurs de services du secteur. Une première en Afrique de l’Ouest, qui ouvre des perspectives prometteuses, se réjouit Seydou Coulibaly, le directeur des mines de Côte d’Ivoire. « On a réfléchi avec toutes les parties prenantes, les employés, les sociétés minières, les sous-traitants. Pourquoi ne pas mettre un fonds en place ? Et ce fonds mis en place, c’est la contribution au niveau des salariés, c’est la contribution au niveau des sociétés, c’est la contribution de tous ceux qui sont employés », explique le directeur.

« Ce fonds qui sera mis en place va permettre de soutenir surtout le contenu local. En amont, au niveau de l’exploration minière, vu les montants très élevés, il n’est pas aisé pour les petites compagnies d’aller dans l’exploitation minière. Mais ce fonds peut aider pour la sous-traitance minière, les services et, à long terme, si ça a bien fonctionné, on pourra faire une mise à jour pour faire des applications en vue de vendre des permis », espère Seydou Coulibaly. Ce fonds permettra aussi aux salariés du secteur minier de placer une partie de leur retraite complémentaire. Leur nombre est estimé entre 12 000 et 15 000 employés en Côte d’Ivoire.

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