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C'est dans ta nature

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C'est dans ta nature, le rendez-vous hebdomadaire de RFI avec la biodiversité. Reportages et infos sur les végétaux et les animaux, leurs comportements, leurs secrets, leurs rôles dans les écosystèmes et dans la mondialisation. Tout ce dont on parle ici, C'est dans ta nature !

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Ces organismes marins, parmi les plus anciens apparus dans l'océan, fascinent autant qu'ils sont craints pour leurs piqûres urticantes. Les activités humaines encouragent leur prolifération. Méduse, en anglais, se dit jellyfish . Ces organismes marins en forme de champignon, aux couleurs fascinantes, mais craintes pour leurs piqûres, sont bien gélatineux, composés d'eau à 98%, mais ce ne sont pas des poissons. Les méduses font partie du zooplancton, porté par les courants marins. Et c'est pour cette raison qu'elles possèdent un venin redoutable. « Quand on est un animal qui se déplace très peu, il faut développer un système qui permet de tuer ou paralyser extrêmement rapidement ses proies, explique Delphine Thibault, enseignante-chercheuse à l'université d'Aix-Marseille. Le déclenchement des cellules urticantes est très souvent le résultat du toucher. C'est un phénomène mécanique ». Méduse tueuse C'est donc par réflexe que les méduses peuvent piquer les baigneurs. Elles n'en veulent pas particulièrement aux humains. « Ce n'est pas de la défense, ce sont juste des rencontres malencontreuses » , poursuit Delphine Thibault. Des rencontres qui peuvent coûter cher. En Australie , la méduse la plus dangereuse au monde peut tuer un homme en deux minutes. « Il y a certainement plus de mortalité par méduses que par requins ». Un « beau palmarès » pour un animal à l'organisme en apparence très simple, apparu sur Terre, enfin en mer, il y a 650 millions d'années. Les méduses n'ont pas de squelettes, « pas de cerveau, pas de cœur, mais éventuellement des yeux aussi développés que les humains. Elles font partie des premiers organismes pluricellulaires, qui ont pu peupler quasiment tous les océans, coloniser aussi les rivières et les lacs d'eau douce », précise Delphine Thibault. Méduses et humains, un couple infernal Les humains les redoutent, mais si les méduses prolifèrent, c'est à cause des humains. Elles n'ont rien à craindre du réchauffement climatique , qui favorise sans doute leur reproduction. Rien à craindre non plus de l'acidification des océans – elles n'ont pas besoin de beaucoup d'oxygène. Et la surpêche est leur alliée, qui élimine la concurrence, les petits poissons pélagiques. « Les anchois et les sardines mangent en grande partie la même chose que les méduses. Cette quantité de nourriture devient disponible pour les méduses qui vont savoir en profiter », souligne Delphine Thibault. C'est pour se nourrir que de nombreuses espèces de méduses remontent une fois par jour à la surface, avant de redescendre à des centaines de mètres au fond de l'eau. Il s'agit des plus grandes migrations au monde, quotidiennes. On reste médusé.…
 
Les océans absorbent près de 30% du CO2 produit par les humains, mais ce n'est pas sans conséquences. Cet excès de carbone provoque une eau plus acide, ce qui fragilise les organismes marins. Ce sera l'un des sujets discutés toute la semaine à l'Unoc , le sommet des Nations unies pour les océans qui se tient à Nice, dans le sud de la France : l'acidification des océans, une réaction chimique complexe et potentiellement mortifère. Quand les océans absorbent trop de CO2, les eaux deviennent plus acides. En deux siècles, depuis la révolution industrielle, le pH de l’océan a ainsi diminué de 30%, même si on est encore loin d'avoir atteint une eau acide (quand le pH supérieur ou égal à 7). Ce phénomène, aggravé par la hausse des températures, entraîne un vrai bouleversement pour la biodiversité marine. « Les animaux sont connus pour fonctionner selon une échelle de pH, précise José Zambonino, directeur de recherche à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). Dès que l’on s’éloigne trop de cette échelle, l’animal, d’un point de vue métabolique, va être obligé de faire des efforts plus importants qu’il ne le ferait dans des conditions normales, pour pouvoir vivre, se nourrir, se déplacer éventuellement, se reproduire… » L'exemple du bar Les animaux calcaires sont les plus vulnérables : les coraux, les mollusques ou le plancton à la base de la chaîne alimentaire. Mais les poissons ne sont pas épargnés, comme en témoigne une étude menée à l'Ifremer sur le bar. Une longue expérience en bassin a été conduite sur des bars pendant quatre ans et demi, de leur éclosion jusqu’à la maturité sexuelle. Le moment où l'animal est capable de se reproduire est survenu un mois plus tôt dans une eau plus acide. « Ça n'a l'air de rien du tout comme ça, sauf que là, il s'agit pour un poisson vivant en zone tempéré d'un phénomène qui intervient en hiver. Éclore un mois avant, pour des larves, cela veut tout simplement dire arriver à un moment où il y a beaucoup moins de choses à manger », explique José Zambonino. Résultat, une mortalité plus importante pour ces larves. Autre phénomène observé dans cette étude de l'Ifremer sur l'impact de l'acidification de l'océan sur le bar : le poisson devient plus vulnérable face aux prédateurs. « Ce CO2 plus important qui se dissout dans l'eau de mer se dissout aussi dans le sang du poisson, détaille José Zambonino. Cela va perturber en particulier ses capacités neurosensorielles. Vous allez donc avoir un animal qui, au lieu d'être craintif comme il doit l'être dans un milieu où il y a beaucoup de prédateurs, va perdre cette crainte et va se retrouver plus exposé. »Le bar est menacé. Et ce qui n’est plus dans la mer ne sera plus non plus dans notre assiette. À écouter aussi Face à la montée des eaux, la nature peut nous rendre service…
 
Une étude génétique révèle les secrets des origines et du goût du café le plus consommé dans le monde, apparu il y a 600 000 ans en Afrique de l'Est, et désormais vulnérable au réchauffement climatique. (Rediffusion) Des dizaines d’espèces de café poussent sur la planète, mais seules deux finissent dans vos tasses : le robusta et surtout l’arabica, qui représente 60% de la production mondiale de café, parce qu’il est le meilleur. Le robusta est le père de l’arabica, né en Éthiopie il y a 600 000 ans, comme vient de le préciser une étude génétique internationale menée par une soixantaine de scientifiques et publiée en avril 2024. « Le robusta s’est hybridé avec une autre espèce d’Afrique de l’Est, l’ eugenoides , pour former l’arabica, détaille Valérie Poncet, chercheuse à l’Institut de recherche pour le développement (IRD, à Montpellier), qui a participé à cette étude. Il s’agit d’une hybridation spontanée. Certains pensent que c’est un événement unique, ce qui est encore à discuter. » Faible diversité génétique Grâce à l’étude du génome de l’arabica et de ses deux espèces parentales, on sait aussi pourquoi Coffea arabica a un tel succès. « C’est l’une des questions qu’on s’est posée, relève Valérie Poncet : comment l’arabica, issu du robusta, un café plus amer, a un goût aussi fin et équilibré ? En réalité, aucun des deux sous-génomes hérités de ses parents ne domine l’autre. » L’arabica est né par hasard il y a 600 000 ans, et c’est assez peu à l’échelle du vivant, ce qui explique la faible diversité génétique d'une plante qui doit son nom à la péninsule arabique – c’est au Yémen que l’Homme a lancé sa diffusion, sa mondialisation. « On dit par exemple qu’une seule plante a été introduite en Haïti, avant d’être ensuite cultivée en Amérique du Sud. Ce qui fait qu’on a très peu de diversité génétique, donc finalement très peu de potentiel de résistance aux maladies, également très peu de potentiel adaptatif vis-à-vis du changement climatique », souligne la généticienne Valérie Poncet. Un café qui aime le froid Le réchauffement climatique menace l’arabica, une plante qui apprécie les nuits fraîches. « L’arabica est originaire des hauts plateaux d’Éthiopie, à une forte altitude, alors que le robusta est originaire essentiellement d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, à des altitudes très basses, précise Romain Guyot, également chercheur à l’IRD et co-auteur de l’étude . L’arabica a besoin de températures plus faibles pendant la nuit, et s’il y a un degré de plus durant la nuit, on va perdre jusqu’à 200 kilos de café marchand à l’hectare, ce qui est énorme, notamment pour les petits producteurs. » Mais ce qui est énorme également, c’est le coût environnemental du café, établi par le WWF, le Fond mondial pour la nature : 140 litres d’eau pour une simple tasse !…
 
C'est par hasard, lors d'une expédition scientifique au Laos, qu'une nouvelle espèce de bambou a été identifiée, unique en son genre. Deux mille espèces végétales sont découvertes chaque année, surtout dans les forêts tropicales qui abritent 90 % de la biodiversité mondiale. Parfois, on cherche, et on ne trouve rien. Et puis parfois, on trouve sans vraiment chercher. Et c'est par hasard, il y a une douzaine d'années, qu'une expédition scientifique au Laos est tombée sur une plante qui n'avait jamais été observée. « C'était dans une zone karstique avec des crevasses, un relief très déchiqueté, raconte Denis Larpin, responsable des collections végétales tropicales au Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Les botanistes ont trouvé cette plante qui était un peu curieuse, un peu desséchée – on était en saison sèche. Ils sont retournés plus tard en saison humide et ils ont vu qu'il y avait cette fois des feuilles, avec des tiges très gonflées, et ils ont déduit que c'était un bambou. » Une nouvelle espèce de bambou , alors qu'on en compte déjà 1 600 sur la planète. Bambou succulent En l'absence de floraison (un bambou peut parfois mettre des dizaines d'années avant de fleurir), c'est une analyse ADN qui a permis d'affirmer que ce bambou était unique. On lui a donné un nom : Laobambos calcareus . Il s'agit du seul bambou succulent. Succulent ne veut pas dire qu'il est forcément excellent à manger, même si c'est la même racine. « Succulent vient de succus , le suc, la sève, précise de Denis Larpin. Les plantes succulentes possèdent des cellules qui permettent de stocker de l'eau en forte quantité. C'est le cas des cactus, des agaves ou des baobabs. C'est une adaptation de la plante pour survivre à sécheresse, avoir des réserves d'eau. » Parce que ce « nouveau » bambou pousse sous un climat particulier, aux saisons extrêmes, avec une sécheresse intense et une période de mousson. Forêts vierges Ce n'est d'ailleurs pas complètement un hasard si cette nouvelle espèce de bambou a été découverte dans une forêt tropicale. « C'est là où il y a la plus forte diversité, avec des zones qui n'ont pas été explorées, même s'il y en a de moins en moins, relève Denis Larpin . En marchant dans la nature, dans la forêt, en ayant le sens de l'observation et l'expertise, on peut trouver beaucoup de choses qui interrogent ! » Les forêts tropicales abriteraient 90 % de la biodiversité mondiale, pour l'essentiel encore inconnue. Environ 2 000 espèces végétales sont découvertes chaque année sur la planète. À lire aussi Pourquoi s’intéresser aux plantes de l’extrême ?…
 
Les poulpes ont-ils vraiment neuf cerveaux ? Comment sont-ils capables de résoudre des problèmes complexes ? Gros plan sur les plus perspicaces des animaux invertébrés. C'est une expérience, réalisée par le commandant Cousteau, qui a révolutionné la compréhension des céphalopodes et suscité le plus grand intérêt pour cette famille de mollusques à laquelle appartiennent les poulpes, les sèches ou les calamars. Un poulpe est placé devant un bocal dans lequel est enfermé un crabe. « Que fait le poulpe ? Non seulement il voit qu'il y a un crabe – très bonne vision. Ensuite, il arrive à comprendre qu'il y a un couvercle. Et il arrive à trouver les moyens, avec ses bras munis de ventouses, d'ouvrir le bocal, c'est-à-dire de tourner le couvercle, raconte Laure Bonnaud-Ponticelli, professeure au Muséum national d'Histoire naturelle à Paris. Quand les scientifiques se sont aperçus de cela, ils se sont dit : "Ah, mais en fait, ces bêtes ont un cerveau qui pourrait correspondre au nôtre". Et comme nous sommes intelligents, on s'est dit : "Ils sont donc intelligents." » Les poulpes ou les pieuvres (ce sont les mêmes animaux, le mot pieuvre ayant été inventé par Victor Hugo) sont les invertébrés les plus intelligents. En regardant un tuto sur une vidéo, un poulpe avait ensuite été capable de résoudre le problème auquel il était confronté. En revanche, contrairement à une idée reçue, ces céphalopodes n'ont pas neuf cerveaux. « Ils ont un gros cerveau, précise Laure Bonnaud-Ponticelli. Et puis ils ont des espèces de petits amas de cellules nerveuses à la base de chacun de leurs huit bras. Il semblerait qu'il y ait malgré tout une certaine autonomie de ces mini-centrales nerveuses qui pourraient commander les bras indépendamment. » Paul le poulpe C'est aussi ce cerveau qui commande l'incroyable capacité des poulpes à changer de forme, de texture et de couleur, pour se fondre dans le paysage, en un millième de secondes. « Ils ont dans leur peau un très grand nombre de cellules qui sont responsables de ces changements. Quand un ordre est donné par le cerveau à la vitesse de l'influx nerveux, si rapide qu'on ne le voit pas à l'œil nu, tout est interconnecté. Ce qui fait que l'animal va complètement disparaître aux yeux des prédateurs, également aux yeux des proies », explique Laure Bonnaud-Ponticelli. Un poulpe avait défrayé la chronique pendant la Coupe du monde de football en 2010. Le célèbre Paul le poulpe, une pieuvre enfermée dans un aquarium en Allemagne . Un champion des pronostics qui désignait presque toujours le drapeau du futur vainqueur. Mais ici pas d'intelligence ni de compétence sportive. C'était juste le hasard, les poulpes ne voyant pas les couleurs. La question de la semaine…
 
Plusieurs centaines de milliers de renards sont tués légalement chaque année en France, alors que le mammifère roux à la queue flamboyante est utile à l’équilibre de la biodiversité. (Rediffusion du 16 juillet 2023). Rusé, pourquoi pas fourbe, voleur de poules... Le renard a mauvaise réputation, et en France , le renard roux ( Vulpes vulpes ) est considéré comme un nuisible, inscrit sur la liste des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » que l’État français, comme chaque année, doit publier ces prochains jours. Y figurent d’autres mammifères (fouine, ragondin...) ou des oiseaux (pie, geai des chênes...). Sur la quasi-totalité du territoire français, l’animal aux oreilles pointues et la queue flamboyante est ainsi considéré comme « nuisible », ce qui donne aux chasseurs un permis de tuer sans limites. « Entre 600 000 et 1 million de renards sont tués toute l’année, dans des conditions innommables, puisqu’on peut les tuer par tous moyens, s’indigne Muriel Arnal, la présidente de One Voice, une association qui milite pour le respect des animaux. En France, dans nos campagnes, des animaux qui appartiennent à la biodiversité et dont on a vraiment besoin sont persécutés ». Dévoreur de rongeurs Loin d’être un nuisible, le renard est utile à l’équilibre de la biodiversité, notamment pour limiter la prolifération des rongeurs. « J’avais débattu avec un président de fédération de chasse qui était agriculteur, raconte Muriel Arnal. Après le débat, je lui ai dit : “Vous êtes agriculteur – et les renards ?” Il me dit : “Moi, je les laisse sur mon terrain, évidemment ! Ça me permet d’éviter l’utilisation de pesticides parce qu’ils vont manger beaucoup de rongeurs ». Un renard tue chaque année plusieurs milliers de rongeurs, en particulier des campagnols, l’ennemi des agriculteurs. Loin d’occasionner des dégâts, un renard permettrait au contraire aux cultivateurs d’économiser en moyenne 3 000 euros par an. Et là, où il y a des renards, la maladie de Lyme, transmise par les tiques portées par les rongeurs, est en recul. À écouter dans Priorité Santé La maladie de Lyme Autorégulation Mais voilà, les chasseurs français considèrent le renard comme un concurrent parce qu’il se nourrit aussi des faisans d’élevage lâchés dans la nature avant l’ouverture de la chasse – des proies faciles. C’est la raison de sa présence sur la liste des espèces nuisibles, sans fondement scientifique. « On peut tuer des animaux sans aucune preuve, en fait ! La nature est très bien faite à partir du moment où les humains n’interviennent pas. Si on laisse la nature se gérer, il n’y a jamais de surpopulation de renard. Le renard s’autorégule ; quand il y a moins de nourriture, il y a moins de naissances. Là où il n’y a pas assez de rongeurs, les renards ne peuvent pas pulluler » , explique la présidente de One Voice. Le renard est un canidé, comme les loups et les chiens. En Afrique du Nord, le fennec ( Vulpes zerda ), surnommé le renard des sables (le renard du Petit prince , de Saint-Exupéry), est son plus petit représentant. Petit, avec de grandes oreilles. À lire aussi Renards, lapins, fouines, moutons, perroquets... les animaux insolites de Paris…
 
Officiellement éteint dans les années 1970, le plus ancien cheval sauvage a été réintroduit avec succès 40 ans plus tard en Mongolie, sa terre d'origine, notamment grâce au travail d'une association française, Takh, installée dans le sud de la France, sur le Causse Méjean. (Rediffusion du 22/09/2024) C'est un paysage de steppes. De rares arbustes surgissent des herbes jaunies par un été solaire, chaud et sec. Nous ne sommes pas en Mongolie, mais sur le Causse Méjean, dans les Cévennes françaises, dans le sud du Massif central, où vivent les plus anciens chevaux sauvages de la planète, des chevaux de Przewalski, une espèce pourtant portée disparue il y a une quarantaine d'années dans les steppes mongoles. « C’est un petit peu au petit bonheur à la chance de les croiser ici », prévient Pauline Jouhanno, de l'association Takh (takh, en mongol, signifie cheval sauvage), créée en 1990 pour la sauvegarde et la renaissance du cheval de Przewalski. Et on peut dire qu’on a de la chance, en ce matin du mois d’août. Devant nous, à une dizaine de mètres, se trouvent deux équidés paisibles, au gabarit proche du poney, robe beige, le bas des pattes zébré : deux chevaux de Przewalski que nous présente Julie Morisson, médiatrice scientifique au sein de l'association Takh . « Guizmo et Rouquet, deux étalons célibataires qui sont juste de l’autre côté de la clôture, en position de repos, en tête-à-queue pour que la queue de l’un chasse les mouches des yeux de l’autre. Vous ne sentez pas une différence ici qu’il n’y avait pas tout à l’heure quand on marchait ? Il y a du vent ! Il n’y a pas d’arbres, donc quand il fait très chaud, le cheval de Przewalski va chercher le courant d’air. » Steppe cévenole En plein été, il fait chaud sur le Causse Méjean, ce haut plateau vallonné dans le département de la Lozère, à 800 mètres d'altitude. Chaud l'été et froid l'hiver, comme en Mongolie, la terre d’origine du cheval de Przewalski. Ici, ce sont 40 chevaux qui vivent en semi-liberté, dans deux enclos de 400 hectares au total, sans contact avec l’humain, dans un paysage semblable aux steppes de Mongolie – nous sommes dans la steppe cévenole. « C’est très aride, très nu , décrit Pauline Jouhanno. On a ce qu’on appelle des pelouses calcaires. Le sol calcaire ne permet pas à l’eau de rester en surface, tout s’écoule, ce qui fait que la végétation est très rase, très sèche. » Les premiers chevaux de Przewalski (l'espèce doit son nom occidental à un colonel russe d'origine polonaise qui l'a « découverte » à la fin du XIXe siècle) sont arrivés sur le Causse en 1993. En provenance de zoos, parce qu’à l’état sauvage, le cheval sauvage avait complètement disparu – un dernier individu avait été aperçu en 1969 dans le désert de Gobi. « Lorsque les Européens sont allés chercher des poulains de Przewalski en milieu naturel pour les mettre dans des zoos au début des années 1900, la stratégie à l’époque était d’abattre la totalité des adultes accompagnant les poulains, raconte Julie Morisson. Forcément, c’est une espèce qui sait très bien se défendre. Face à un stress, elle s’organise socialement pour faire face aux prédateurs. » Unis face aux prédateurs Mais puisqu'on n'est pas un prédateur, peut-on le caresser, ce cheval sauvage ? « Non, pas du tout ! Socialement, ils vont tellement s’organiser de manière puissante que même si vous ne connaissez pas le comportement des chevaux, vous allez vous douter qu’il faut arrêter de s’approcher ! », sourit Julie Morisson, qui a sorti une paire de jumelles pour observer au loin d'autres chevaux, avant qu'ils ne repassent derrière la colline. En 2004, l’association Takh a envoyé en Mongolie une vingtaine de ses chevaux. Un programme de réintroduction réussi. « C’est plutôt rassurant de voir qu’en Mongolie ces chevaux arrivent à se reproduire, à survivre et à continuer de se défendre face aux attaques de loups. On a eu quatre attaques avérées de prédation de loup sur poulain en une vingtaine d’années seulement, donc c’est plutôt prometteur. » Plusieurs centaines de chevaux de Przewalski vivent aujourd'hui en Mongolie, grâce à l'association Takh et d'autres programmes de réintroduction. Officiellement déclaré « éteint à l'état sauvage » dans les années 1970, le cheval de Przewalski n’est aujourd’hui plus qu’une espèce « en danger ». Une espèce ressuscitée.…
 
De la Révolution des Œillets à la Révolution du Jasmin, en passant par la rose du Parti socialiste, de tous temps, les fleurs ont symbolisé et accompagné les mouvements politiques. La photo a fait le tour du monde. La Fille à la fleur , une photo de Marc Riboud lors d'une manifestation aux États-Unis contre la guerre du Vietnam, en 1967. Une lycéenne oppose aux baïonnettes des soldats une fleur de chrysanthème. C'est le Flower Power , le pouvoir des fleurs, le slogan du mouvement hippie des années 1960 et 1970. Au Portugal, en avril 1974, c'est la saison des œillets. Et une fleuriste en offre à des militaires, en chemin pour renverser la dictature, la fleur au fusil. C'est la Révolution des Œillets . Trente-six ans puis tard, c'est la Révolution du Jasmin , au pays du jasmin, la Tunisie. Ben Ali s'enfuit. Son parfum entêtant (le parfum du jasmin, pas celui de Ben Ali) gagne les pays de la région pour donner les printemps arabes – la plupart des fleurs fleurissent au printemps. Fleurs des champs de bataille L'emblème des Nations unies , ce n'est pas un, mais deux rameaux d'olivier, le symbole de la paix. Mais depuis 1945, l'olivier a perdu beaucoup de feuilles… Avant cela, au lendemain de la Première Guerre mondiale , le coquelicot et le bleuet, qui poussent sur des sols ingrats, sont les premiers à fleurir sur les champs de bataille, champs de ruine de l'humanité. Pour se souvenir de la barbarie, les Anglais choisissent les premiers le coquelicot, rouge sang, Les Français, le bleuet, bleu comme l'uniforme des soldats morts pour la France. Les rois de France, eux, avaient comme emblème une fleur de lys. C'était en réalité un iris, depuis que Clovis fut sauvé par une biche dans un champ d'iris. Roses et épines Et puis il y a la rose, qui a donné son nom à une guerre, la Guerre des Deux Roses. Une guerre civile, en Angleterre, au XVe siècle, entre deux maisons royales, l'une représentée par une rose blanche et l'autre par une rose rouge. Un mariage met fin à la guerre. Et l'Angleterre se choisit comme emblème une rose rouge au cœur blanc. La rose au poing, c'est l'emblème du Parti socialiste, en France, choisi par François Mitterrand en 1971, dix ans avant son élection. « Moi, j'aime les fleurs, déclare le futur président, lors d'un débat télévisé en 1972. Je ne suis pas un très grand jardinier, et les roses, c'est calé ! C'est particulièrement difficile à entretenir ! Alors une rose, pour le Parti socialiste, c'est un symbole : c'est pas facile, on s'y écorche un peu les doigts... Mais c'est beau ! » Le symbole est beau.…
 
Pour survivre dans des conditions extrêmes, marquées en particulier par le manque d'eau, la faune du désert a développé des stratégies que dévoile l'exposition Déserts au Muséum national d'Histoire naturelle à Paris. C'est un paradoxe sur lequel s'appuie l'exposition Déserts qui se tient au Muséum national d'Histoire naturelle à Paris (jusqu'en novembre) : il y a de la vie dans les déserts. Et s'il y a de la vie, il faut de l'eau. C'est un autre paradoxe, puisque c'est précisément le manque d'eau qui définit un désert : moins de 200 millimètres de pluie par an. Dans le désert du Sahara, il tombe même moins de 20 millimètres d'eau chaque année. Dans ces mondes aux conditions extrêmes, les animaux ont des stratégies pour survivre. L'eau, ils la trouvent d'abord dans la nourriture. C'est le cas du chameau ou du dromadaire, dont un spécimen naturalisé domine l'exposition. « L'excès de nourriture, l'excès d'énergie, va être stocké sous forme de gras, dans la bosse du dromadaire, explique notre guide, Anthony Herrel, chercheur CNRS au Muséum national d'Histoire naturelle. Le métabolisme du gras va libérer de l'eau pour l'organisme. C'est ce qu'on appelle de l'eau métabolique qui donne une ressource supplémentaire en eau. » De l'eau dans l'air Les rongeurs, eux, sont friands de graines. « Et dans les graines, il y a de l'eau, rappelle Anthony Herrel. De plus, les rongeurs vont stocker les graines dans un terrier où c'est beaucoup plus humide qu'à la surface. Donc, les graines vont se saturer en eau et c'est une ressource supplémentaire pour l'animal. » De l'eau, il peut aussi y en avoir dans l'air de certains déserts, sous forme d'humidité. C'est le cas du désert du Namib, en Afrique australe, où vit un scarabée, le ténébrion du désert, l'un des insectes les plus rapides au sol pour ne pas brûler ses pattes et rester le moins longtemps exposé au soleil. « Le Namib est un désert particulier parce que le long de la côte de Namibie passe un courant d'air froid qui passe, qui évapore de l'eau, ce qui donne de la rosée le matin. Le ténébrion va se mettre en haut des dunes avec la tête en bas et sur la carapace, il y a des microstructures qui vont faire condenser l'eau, ensuite amenée vers la bouche de l'animal. Le ténébrion peut ainsi boire de l'eau qui est présente dans l'air », souligne Anthony Herrel. Les stratégies du moloch On s'arrête enfin devant un spécimen guère avenant, couvert d'épines menaçantes. C'est un moloch, qui a l'apparence d'un gros lézard, un habitant des déserts australiens. Ses épines lui sont utiles, et pas seulement pour effrayer ses prédateurs. « L'eau va condenser sur ses épines, mais pas suffisamment pour en vivre, explique Anthony Herrel, l'un des conseillers scientifiques de l'exposition. Mais le moloch a une deuxième stratégie, assez intéressante : il arrive à remonter l'eau présente dans le sable via un réseau de capillaires jusqu'à sa bouche. Après une pluie, il va juste se poser dans le sable mouillé et l'eau va automatiquement remonter par ce réseau de petits canaux jusqu'à la bouche de l'animal. Le moloch peut ainsi boire de l'eau qui n'est plus présente sous forme liquide. » C'est l'une des leçons du désert : quand l'eau est rare, il faut prendre sur soif.…
 
L'espèce de singe présente en Afrique de l'Ouest dispose d'une communication élaborée, qui peut être orale, tactile ou visuelle : des cris, des mimiques, ou même la couleur du postérieur des femelles. Pour ouvrir la nouvelle saison du Parc zoologique de Paris , en lisière du Bois de Vincennes, consacrée à l'Intelligence animale (IA), nous nous retrouvons au pied de l'immense rocher où s'égayent les 42 babouins de Guinée du zoo. C'est là que fut tournée l'une scènes culte du film culte Le père Noël est une ordure , où les personnages se débarrassent des morceaux de corps d'humain en les jetant aux animaux. Mais aujourd'hui, c'est un nourrissage beaucoup plus réglementaire auquel nous assistons, dispensé par les soigneurs. « La nourriture a été dispersée dans l'enclos pour éviter les conflits, donc chacun va pouvoir manger. Les animaux les plus dominants vont avoir tendance à manger en premier » , précise Julie Bonnald, qui coordonne le programme européen de reproduction des babouins de Guinée. Ces singes, qu'on retrouve aussi au Sénégal , en Mauritanie ou au Mali , figurent sur la Liste rouge de l'UICN, l'Union internationale pour la conservation de la nature, au rang d'espèce quasi menacée. Le babouin de Guinée est le plus petit des cinq espèces de babouins, mais sa palette pour communiquer est très large. Une communication bien sûr orale : « On peut avoir des grognements amicaux, qu'on appelle des grunts, pour montrer ses bonnes intentions » , explique Julie Bonnald, curatrice des mammifères au zoo de Vincennes. Il y a aussi des cris d'alarme, pour prévenir d'un danger les autres babouins du groupe. « Si un cri d'alarme est émis en savane, où le prédateur principal est le lion, on va observer les babouins monter dans les arbres pour se protéger. Alors que si le même cri d'alarme est émis en bordure de plan d'eau où le principal prédateur est le crocodile, on va observer à la place des postures de vigilances. Donc ça montre bien qu'ils arrivent à percevoir l'intention de celui qui a émis le signal, et ainsi d'évaluer la situation et d'agir en conséquence. » L'épouillage du bonheur Entre babouins, la communication peut aussi être visuelle, par exemple pour montrer son hostilité, par « un haussement de l'arcade sourcilière ; on voit un peu le blanc des paupières. On va avoir aussi la bouche qui va former un O. » Les femelles babouins disposent d'une communication visuelle spécifique, qui passe par la couleur de leur derrière. « Par exemple, là, vous avez une femelle, nous montre Julie Bonnald à travers la vitre qui sépare les babouins des humains . C'est rose, mais ce n'est pas très gonflé, on est soit en fin, soit en début d'œstrus (la période d'ovulation) . Donc, elle n'est pas réceptive pour l'accouplement. La femelle du fond, elle est vraiment plus proche de la période de reproduction. » Elle arbore en effet un postérieur rose vif. Il y a enfin la communication tactile. « Des mâles comme des femelles peuvent sentir ou toucher la zone uro-génitale. C'est ce qu'on appelle des salutations. Je présente une zone sensible en gage du fait que je ne vais pas vous attaquer. » Et il y a bien sûr le fameux épouillage. « Là, on voit deux babouins l'un à côté de l'autre, décrit Julie Bonnald. Il y en a un qui montre son dos à l'autre qui cherche dans le pelage pour enlever les petites impuretés, les parasites. Mais l'épouillage n'a pas qu'une fonction de toilettage. On l'a comparé au phénomène de commérage chez l'humain. C'est vraiment pour renforcer les liens sociaux entre les individus. » Et ça leur fait du bien : l'épouillage stimule la production d'endorphine, l'hormone du bonheur. À lire aussi Afrique de l’Ouest: entre dérèglement climatique et conflits territoriaux, les défis du pastoralisme…
 
Petite balade olfactive pour sentir les fleurs. Leurs odeurs parfois surprenantes, destinées à attirer les pollinisateurs. « Essayez de vous rapprocher de quelques branches en fleurs », nous invite-t-on. On se penche et on fourre son nez partout, pour une promenade odorante organisée pour un petit groupe dans les jardins de l'École du Breuil, à Paris, par Giulio Giorgi, auteur de Botanique olfactive (éditions Nez). Une invitation à « sentir la nature ». Mais pourquoi les fleurs ont un parfum ? C'est leur technique de drague. « L'une des plus grandes différences entre les végétaux et les animaux, c'est que les plantes à fleurs ne vont pas draguer leurs semblables, souligne Giulio Giorgi. Elles ne vont pas draguer d'autres plantes comme nous le ferions en draguant un autre humain. En fait, elles draguent des intermédiaires, des pollinisateurs. Tout ça est quand même magique ! Ça veut dire qu'elles développent un langage commun, et ce langage est bien l'odeur. » Le petit groupe chemine parmi les plantes et les arbustes fleuris en ce début de printemps parisien et ensoleillé. « Vous avez tous senti cette plante ? , demande Giulio Giorgi devant un berbéris, un arbuste muni d'épines et de grappes de petites fleurs jaunes. Elle est très particulière ! Je ne sais pas ce que vous en pensez… » « Moi, je sentais l'eau de javel ! » , répond une des participantes. « J'ai l'impression que le monde est divisé en deux par le berbéris, remarque Giulio Giorgi. Il y en a qui le sentent et qui le trouvent très agréable, et il y en a qui détestent parce que ça leur rappelle des émanations humaines qui commencent par "S". » Des rires s'élèvent parmi les visiteurs. « Ne soyez pas dégoûtés, parce que ce sont des odeurs faites pour attirer les pollinisateurs. Pas mal d'espèces dans le genre Berbéris ont des odeurs spermatiques. » Des parfums et des goûts Le soleil réveille et sublime les molécules olfactives. Certaines plantes, pourtant, ne sentent que le soir, comme le jasmin de nuit, qu'on appelle aussi galant de nuit. « C'est une fleur qui sent à partir du coucher de soleil, explique l'écologue et paysagiste. Pourquoi ? Parce que ses pollinisateurs sont des papillons de nuit. Puisque dégager des molécules olfactives demande une énergie à la plante, elle va optimiser ça. Elle va dire : " Je ne vais pas le faire pendant la journée, je le fais pendant la nuit " . » Le nez repoudré par le pollen des fleurs, on poursuit la balade, au gré des fleurs que l'on rencontre et dont on essaie de deviner le parfum : une odeur de miel ici, une autre de cannabis là (mais il n'y pas de cannabis qui pousse à l'École du Breuil !)... On s'arrête devant un magnolia aux immenses fleurs blanches, très parfumées. Et quand ça sent, il y a parfois aussi du goût : « Les pétales de magnolia sont comestibles. Et ils ont un goût exceptionnel. Quand vous les mangez, vous avez l'impression de croquer dans une endive qui a été trempée dans une sauce au gingembre. » L'odorat des abeilles On entend le chant des oiseaux. Les insectes aussi sont de la partie. « ​​​​​​​ On voit qu'il y a des abeilles qui sont au travail ! Ce que nous, on sent, ce n'est pas ce que les pollinisateurs sentent. Les abeilles n'ont pas une très bonne vue, mais ont un odorat excellentissime, bien meilleur que le nôtre. Il m'arrive régulièrement de voir un arbre ou une plante qui est bourré d'abeilles et qui ne sent rien », raconte Giulio Giorgi. Dans les villes, l'odorat des humains est particulièrement en difficulté. À cause de la pollution, les parfums se font rares – à part celui des gaz d'échappement. « ​​​​​​​ Les particules fines ont une propriété absorbante vis-à-vis des odeurs végétales. On va donc moins sentir les parfums des arbustes parce qu'ils sont beaucoup plus absorbés par la pollution », explique l'auteur de Botanique olfactive , un très joli guide illustré pour « sentir la nature au fil des saisons » , commenté par des parfumeurs . C'est la fin de la balade. On en a plein le nez et on a pris son pied. La question de la semaine…
 
L'entreprise Releaf Paper, en région parisienne, exploite la première usine au monde à pouvoir extraire des feuilles des arbres la cellulose, glucide utilisé par les papetiers. Un procédé qui évite d'abattre des arbres. C'est dans ta nature est à l'usine cette semaine. Drôle d'endroit pour une chronique sur la biodiversité. Et pourtant, juste en respirant au milieu de grosses machines, on se croirait en forêt. « Oui, ça sent le sous-bois », confirme Bertrand Chevalier, le directeur opérationnel de l'usine Releaf Paper, aux Mureaux, en région parisienne. Cette usine, inaugurée il y a quelques mois, recycle des feuilles mortes , tombées des arbres en ville, pour fabriquer du papier. « Ces feuilles sont ramassées, pour qu'on ne glisse pas, détaille Bertrand Chevalier. Les déchetteries françaises récupèrent aujourd'hui environ 1,5 million de tonnes de feuilles par an. Elles sont soit compostées, soit brûlées. Les brûler, c'est une aberration. Les composter, c'est bien. Mais nous, on dit : ''On peut faire beaucoup mieux. De ce déchet, on peut en faire une matière première.''. » Une formule magique Avant de devenir de la pulpe, la matière première livrée aux papetiers, les fabricants de papier, les feuilles récupérées, notamment auprès des mairies alentours, subissent toute une série d'opérations au gré des machines installées. Après avoir été triées pour évacuer les déchets immanquables qu'on retrouve en ville (plastiques, papiers, mégots de cigarettes…), les feuilles arrivent sur un tapis roulant à un immense bac de lavage. « Comme vous le voyez, il y a un bouillonnement, des bulles de jacuzzi… Vous voyez, il n'y a plus de terre, il n'y a plus de sable dessus. » Les feuilles sont ensuite séchées, broyées et transformées en pulpe sous la forme de pellets, des granulés stockés dans de gros sacs prêts à être livrés aux papetiers. Avec Releaf Paper, les feuilles mortes connaissent une nouvelle vie grâce à deux amis ukrainiens, arrivés en France il y a quelques années. Alexandre Sobolenko est fier de nous accueillir dans son usine, « la première usine au monde qui transforme les feuilles mortes en pulpe pour fabriquer du papier » , affirme-t-il en ukrainien. Il a fondé Releaf Paper avec Valentyn Freshka, qui n'avait que 16 ans quand il a trouvé la formule pour extraire des feuilles la cellulose, la base de la pâte à papier, qu'on trouve traditionnellement dans le bois, et ce alors que « ça faisait plus de 100 ans que différents chercheurs essayaient d'extraire la cellulose des feuilles », souligne Bertrand Chevalier. La formule magique a été brevetée et a reçu de nombreux prix internationaux. Papier écologique « Le règne végétal est bien fait, poursuit le directeur opérationnel de Releaf Paper. Dans les feuilles des arbres qui tombent naturellement, il y a 40% de fibres de cellulose à l'intérieur. Ainsi qu'un peu de tanin : c'est ce qui donne la couleur marron aux feuilles. Les tanins ont un pouvoir antibactérien, ce qui permet de réduire la dégradation de la feuille et donc de rallonger sa durée de vie. Ce qui permet, dans un milieu naturel classique, de nourrir progressivement la terre, au fil des mois. Cette propriété nous intéresse : une feuille stockée va se dégrader beaucoup plus lentement qu'un produit végétal classique. » La cellulose, la base de la pâte à papier, qu'on retrouve dans toutes les plantes, est la matière organique la plus répandue sur la planète. Il y en a à peu près autant dans le bois que dans les feuilles. Mais là, au moins, pas besoin de couper des arbres. « Contrairement à la fibre de bois classique, les feuilles tombent naturellement, sans rien faire. Je ne mets même pas de l'engrais pour les faire tomber, sourit Bertrand Chevalier. On est sur un produit beaucoup plus souple. Ce qui veut dire que travailler la feuille va demander moins d'énergie, moins d'eau. » C'est ainsi que des feuilles mortes deviennent des feuilles de papier, plus écologiques . UberEats, le géant de la livraison de repas à domicile, est devenu client de Releaf Paper et peut afficher sur ses emballages un nouveau slogan : « Pas un seul arbre n'a été abattu pour fabriquer ce sac. »…
 
Continuer de vivre sans plus pouvoir se reproduire est une anomalie dans le monde animal. C'est le cas pour les humaines et cinq espèces de baleine à dents. Ces grands-mères assurent la protection des plus jeunes jusqu'à l'âge adulte. C’est une nouvelle vie qui commence pour les femmes autour de la cinquantaine, quand elles ne sont plus capables de donner la vie, mais qu’il leur reste encore beaucoup à vivre : c’est ce qu’on appelle la ménopause. Une exception dans le monde du vivant. Mais les femmes ne sont pas complètement seules ! Sur les quelque 5 000 espèces de mammifères sur la planète, cinq d'entre elles, hors les humaines, connaissent la ménopause. Pas les primates, qui sont pourtant nos cousins les plus proches, mais des mammifères marins : des cétacés, des baleines à dents, comme les orques et les bélugas. Les orques sont fertiles jusqu'à 40 ans et peuvent vivre 90 ans, à peu près comme les femmes. Mais arrêter de se reproduire, c’est une anomalie dans le monde animal, où il s’agit d’abord de perpétuer son espèce. Sauf s’il y a des avantages, comme une moindre concurrence. « Des femelles qui ne sont plus en phase de reproduction active ne seront plus en compétition avec des femelles du groupe qui elles sont en phase reproductive, explique Jean-Luc Jung, chercheur au Muséum national d’histoire naturelle et directeur de la Station marine de Dinard, en Bretagne . On va de fait éliminer les compétitions pour les mâles, et les femelles qui ne rentrent plus dans ces compétitions sont plus disponibles pour autre chose. » À lire aussi Les baleines, anges gardiennes de la Terre L'hypothèse de la grand-mère C’est la théorie de la grand-mère, appliquée aux cétacés. Ces grands-mères ont de l’expérience, protègent les plus faibles des prédateurs et savent où trouver la nourriture. « Pendant la ménopause, les femmes auraient plus de temps pour s’occuper des enfants et des petits-enfants, poursuit Jean-Luc Jung. Cela limiterait aussi les conflits intergénérationnels. Au final, on aurait peut-être moins d’enfants, mais des enfants qui arriveraient à l’âge adulte plus fréquemment. » Pour la grand-mère orque, c'est vrai qu'il y a du boulot dans un océan hostile. « Les cétacés ont une vie sociale extraordinairement forte. Et ça doit être particulièrement difficile d’élever des jeunes dans le milieu marin ; il n’y a pas d’endroits où se cacher, il n’y a pas d’arbres ou se réfugier, il n’y a pas de grottes… donc, il faut des organisations sociales autour des enfants, des jeunes, qui leur permettent d’arriver à l’âge adulte. » Avantage évolutif La ménopause apparaît ainsi comme un avantage évolutif chez des espèces connues pour leur vie sociale développée : il y a un intérêt à vivre, même quand on n'est plus fertile. Les cétacés forment des sociétés matriarcales, et s'ils sont les seuls animaux non humains à connaître la ménopause, ce n’est peut-être pas un hasard. « Les sociétés des cétacés sont quasiment tout le temps organisées autour des femelles, et il est possible que le fait que l’évolution ait abouti à la ménopause dans ces groupes soit lié » , conclut Jean-Luc Jung. À écouter dans Autour de la question Sommes-nous trop bêtes pour comprendre l’intelligence des animaux?…
 
Une baleine, des lions, un rat ou encore un singe... Voici quelques belles histoires où des animaux ont sauvé la vie d'êtres humains. Une rediffusion de l'émission du 12 mai 2024. C'est l'histoire d'un jeune Américain qui voulait en finir avec sa vie et qui se jeta d'un pont, le Golden Gate Bridge à San Francisco, sur la côte ouest des États-Unis – l'endroit où on se suicide le plus dans le monde... Kevin Hines avait 19 ans, il sauta dans les eaux glacées de l'océan Pacifique, mais une masse surgit et l'empêcha de couler vers le fond. C'était un lion de mer, qui le maintint à la surface jusqu'à l'arrivée des secours humains. Dans les mers et les océans, des animaux sauvent des vies humaines. En témoigne la biologiste Nan Hauser, qui avait l'habitude de nager près des baleines, ces gardiennes de la planète , pour étudier leur comportement. Un jour, une baleine à bosse, très tactile, s'est approché d'elle, l'a prise sous son aile, sous sa nageoire pectorale, et l'a entraînée plus loin. Le cétacé, connu pour son comportement altruiste avec d'autres animaux marins, voulait la protéger d'un requin tigre potentiellement menaçant. La jeune fille et les lions On peut aussi vous parler de Binti Jua, une femelle gorille du zoo de Chicago, aux États-Unis. Un enfant de 3 ans tomba dans son enclos, sur la tête. Le petit d'homme était inconscient. La guenon le prit dans ses bras, comme son propre petit, et l'apporta à la porte de l'enclos où les secouristes le prirent en charge. En Éthiopie, c'est une fille de 12 ans qui fut sauvée, non pas dans un zoo, mais en pleine nature. Sauvée des mains des hommes qui l'avaient enlevée pour la marier de force. Sauvée par des lions qui chassèrent les ravisseurs, alertés par les cris de l'adolescente. Les lions pourraient avoir pris les gémissements de la jeune fille pour ceux d'un lionceau. Main tendue On vous a déjà parlé ici de Magawa, ce rat dressé pour repérer les mines antipersonnel au Cambodge, et qui a sauvé des dizaines de vies. Il y a deux ans tout juste, le président ukrainien Volodymyr Zelensky décorait Patron de la médaille du courage. Patron est un chien renifleur, un Jack Russel qui a détecté des centaines d'engins explosifs. Comme le chante l'artiste française Pomme, « Les animaux sont nos amis / Et nous devons les protéger / Il faut agir dès aujourd'hui / Si nous voulons tous les sauver. » Et puis, il y a cette photo célèbre d'un orang-outan tendant la main à un homme enfoncé dans une rivière sur l'île de Bornéo, en Indonésie. Comme si le singe lui venait en aide. Bon, en réalité, il lui réclamait à manger !…
 
Des pangolins morts ont été retrouvés par les douanes françaises dans des bagages en provenance du Cameroun. Partout sur la planète, des dizaines d’espèces protégées sont la cible de trafics. Une économie souterraine qui menace la biodiversité, mais aussi l'humanité. De la viande morte dans des valises... C'est une découverte dévoilée la semaine dernière par les douanes françaises : les corps de onze pangolins ont été retrouvés dans les bagages d'une voyageuse en provenance du Cameroun. Une saisie qui confirme que le trafic des espèces menacées se porte bien. Bienvenue dans la mondialisation du braconnage. Accusé à tort dans l’affaire du Covid, le pangolin est décidément un héros bien malgré lui : il est le mammifère le plus chassé illégalement dans le monde . « Le pangolin est le couteau-suisse de la médecine traditionnelle chinoise, censé favoriser la lactation, stimulant sexuel, roboratif… La question serait plutôt à quoi il ne servirait pas, ironise Charlotte Nithart, porte-parole de l’association écologiste française Robin des bois. Le pangolin chinois étant considéré commercialement éteint, les fournisseurs se sont donc rabattus sur le continent africain. » La Chine, destination finale Toutes les espèces de pangolin sont sur la Liste rouge de l’UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature, classées en danger critique d’extinction. Sa disparition serait inquiétante pour l’équilibre de la biodiversité, et pourrait entraîner une prolifération des termites et fourmis dont le mammifère se nourrit. Mais le trafic continue, et le pangolin est un parfait exemple de la mondialisation du braconnage. « En Afrique, vous avez beaucoup d’expatriés chinois qui travaillent sur des chantiers et qui servent de fournisseurs, d’intermédiaires, de rabatteurs, poursuit Charlotte Nithart. Ce petit mammifère absolument pacifique a une stratégie face à un ennemi : il se met en boule ; une affaire en or pour le braconnier qui n’a plus qu’à le ramasser. » Dans L’Atlas du business des espèces menacées , publié par Robin des bois, de nombreux trafics d’espèces animales convergent effectivement vers la Chine. Les Routes de la soie sont aussi des routes de la mort. Première cause pointée par Charlotte Nithart, « la puissance de lobby et financière de la médecine traditionnelle chinoise qui ne veut surtout pas perdre de terrain. Il y a aussi l’aspect "signe extérieur de richesse" : pour un repas de notables, servir de la viande de tigre ou de pangolin, ça fait son effet… Enfin, il y a le nombre d’habitants, tout simplement. » C’est mathématique : le pays le plus peuplé au monde est celui qui consomme le plus d’espèces issues du trafic illégal. Oiseaux en cage Mais au-delà des grands mammifères (tigres, éléphants, rhinocéros…), la survie d’espèces animales moins « charismatiques » est aussi menacée. C’est le cas par exemple du chardonneret élégant, un passereau, un petit oiseau haut en couleurs bariolé de rouge, jaune et noir. Son chant est recherché, et c’est aussi pour ça que l’oiseau est recherché, traqué, depuis des siècles, à tel point qu’il est quasiment éteint en Afrique du Nord. « Il en reste au Maroc, un hotspot du trafic. Le chardonneret étant migrateur, il est de plus en plus piégé tout le long de sa route de migration, à la glu ou par des filets » , explique la porte-parole de Robin des bois. Ce trafic mondialisé obéit à la loi du marché : « Moins il y en a, plus il vaut cher. Au Maroc, le chardonneret se vend quelques dizaines à une centaine d’euros. Le prix d’un couple revendu en France ou en Belgique peut atteindre 500 euros. Il y a donc de l’argent à se faire. » Économie de guerre Le chiffre d'affaires annuel du trafic de toutes les espèces menacées est estimé aujourd’hui à 17 milliards d’euros. Une économie de guerre, souterraine, qui s’approprie le bien commun. « C’est une guerre, souligne Charlotte Nithart, avec des morts parmi les rangers ou les défenseurs de l’environnement, mais aussi les braconniers. Ces trafics financent des groupes terroristes ou des milices clandestines : la paix, tout simplement, est remise en cause par le braconnage. »…
 
Rencontre avec l'égérie de l'édition 2025 Salon international de l'agriculture de Paris, son éleveur et ses fans. Les vaches sont les animaux les plus populaires de la ferme. « C'est elle, la star ? , demande ingénument une dame aux cheveux blancs. On nous a dit qu'il y avait une star ! » . Oui, la star est là, devant nous, devant des dizaines de visiteurs qui se pressent autour d'un enclos formé d'une double barrière en bois où trône Oupette, l'égérie du Salon de l'agriculture qui se termine ce dimanche 2 mars 2025 à Paris. « Effectivement, on est venu voir Oupette, parce qu'on en parle partout à la télé, confirme une jeune femme. On va toujours voir la star du salon, et cette année, c'est Oupette ! » « Oupette ? Ah oui, Oupette choupette !, sourit un père de famille en lisant le panneau accroché à une barrière. Il découvre alors le pois de la bête : 1 021 kilos. « Plus d'une tonne...Oh my god ! (Oh mon dieu !) », lâche-t-il. Mais pourquoi Oupette s'appelle Oupette ? La vache, décidément très précieuse, a refusé de répondre à nos questions. Alors, on s'est tourné vers son éleveur, Alexandre Humeau, agriculteur dans le département de la Vienne, où est née Oupette il y a six ans, dans le Limousin, la région qui a donné son nom à la limousine, cette race de vache célébrée pour sa viande : « Oupette, quand elle est née, avait déjà sa petite houppette sur la tête, raconte-t-il. Et du coup, c'est Oupette sans ''H'' car c'était l'année des ''O''. C'est un peu comme les chiens et les chats, il y a une lettre en fonction de l'année de naissance. » Selfies bovins « Clic-clac Kodak », comme aurait dit feu Jacques Chirac, ce président qui aimait tâter le cul des vaches. Les appareils photos crépitent autant que sur le tapis rouge du Festival de Cannes, et comme des paparazzi, les visiteurs jouent des coudes pour approcher au plus près du bovin. Et comme si on croisait Monica Bellucci, on tente un selfie, « parce que c'est la star du salon », affirme, sur le ton de l'évidence, une femme souriant à son téléphone. Le Salon de l'agriculture choisit chaque année une vache comme égérie. Une année, c'est une vache laitière (pour le lait). Et l'année suivante, une vache allaitante (pour la viande). C'est le cas d'Oupette, une vache généreuse à la robe de couleur roux brun. La limousine est la deuxième race bovine allaitante en France – il y en a plus d'un million. « Les organisateurs du Salon de l'agriculture se posaient la question pour savoir s'il fallait mettre un autre animal, explique Alexandre Humeau. Ils ont demandé aux visiteurs, et pour eux, l'animal du Salon vraiment emblématique, c'est la vache. Je pense que c'est parce que c'est un animal qui est imposant, un animal dont on peut se souvenir, de par sa puissance. Les gens sont attirés par la vache ! » La star se fait désirer Et la vache est si mignonne qu'on en oublierait que l'élevage bovin est responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Une large partie est tout de même compensée par les prairies, des puits de carbone performants. Pour l'heure, Oupette, vachement à l'aise devant les objectifs, se fait désirer : elle s'est couchée dans la paille. Tant pis pour les photos. « Attends, tu vois pas la houppette ! , s'inquiète une femme auprès de son amie. Non ? C'est bon ? Tu l'as eue ? » Mais soudain, la star se relève pour son public. Un murmure soulagé parcourt l'assistance massée autour d'Oupette. « Ouh ! Bravo ! On l'applaudit ! On a traversé tout le salon juste pour elle, merci ! », rigole un Parisien qui a grandi à la campagne, au milieu des vaches. Animal gracié Depuis 10 000 ans, les humains élèvent des bovins. Pour leur peau, leur viande, leur lait, leurs bouses aussi. « C'est vrai que dans une ferme, la vache a un rôle central, précise l'éleveur Alexandre Humeau. Elle mange de l'herbe, donc elle participe à entretenir les territoires. Le fumier est utilisé pour fertiliser les céréales, les cultures. Tout est consommé, tout est recyclé, donc c'est un très bon animal. » Un animal aussi très patient... Des heures et des heures de représentation pour la star du Salon, véritable animal de foire, qui a même sa doublure pour aller respirer de temps en temps. Le Salon de l'agriculture se termine avec une bonne nouvelle pour Oupette : elle échappera à l'abattoir. « Parce qu'elle est égérie du salon, c'est une vache qui va être graciée. Elle finira ses jours dans l'exploitation », annonce Alexandre Humeau. Une semaine de célébrité, c'est une promesse d'éternité. À voir aussi Le Salon de l'agriculture de Paris en images…
 
L'oiseau le plus grand sur Terre est incapable de s'arracher à la terre. Un handicap compensé par une vitesse de pointe, au sol, exceptionnelle. C'est l'oiseau de tous les superlatifs. L'autruche, qu'on ne rencontre qu'en Afrique , est l'oiseau le plus grand au monde, 2 mètres 50 environ pour le mâle. L'oiseau le plus lourd, jusqu'à 150 kg. C'est enfin l'oiseau le plus rapide, au sol : une autruche peut courir pendant une demi-heure, pour échapper aux prédateurs de la savane africaine, avec des pointes à 70 km/h. Mais on ne peut pas avoir toutes les qualités. L'autruche ne sait pas voler – c'est d'ailleurs le cas de quelque 80 espèces d'oiseaux sur Terre qui restent sur terre. C'est d'abord une question de poids. Et puis l'autruche, à la différence des oiseaux volants, ne possède pas de bréchet, au niveau du sternum, un os où sont rattachés les muscles des ailes. À lire aussi Les derniers secrets des oiseaux migrateurs De gros œufs, de gros yeux Mais cela n'a pas toujours été le cas. L'ancêtre de l'autruche, au moment des dinosaures, savait voler. Une capacité qu'il a perdue en l'absence de prédateur, après l'extinction des dinosaures et avant que les mammifères deviennent les maîtres de la prédation. L'abandon du vol a permis à l'autruche de muscler ses pattes, lui donnant la force de pouvoir assommer un lion qui s'approcherait un peu trop près. L'autruche est aussi un oiseau qui pond les œufs les plus gros parmi tous les oiseaux : 1,5 kg, l'équivalent d'une vingtaine d'œufs de poule. L'autruche possède enfin les yeux les plus gros de tous les vertébrés : 5 cm de diamètre, des yeux plus grands que ceux de l'éléphant. L'autruche a ainsi des yeux plus gros que son cerveau. Mais n'en tirez aucune conclusion ! À lire aussi À quoi rêvent les oiseaux ?…
 
La Fête du citron de Menton, sur la Riviera française, célèbre chaque année l’un des emblèmes de la culture et de la cuisine du bassin méditerranéen. Mais le citron jaune est-il méditerranéen ? Le citron brille en Méditerranée. Et particulièrement du côté de Menton, sur la Côte d’Azur, dans le sud de la France , où se tient depuis ce samedi 15 février La Fête du citron (jusqu’au 2 mars), « un événement unique au monde » , clame la ville qui a donné son nom à un citron réputé pour sa longue conservation une fois cueilli. « Le citron est vraiment introduit dans la culture et la cuisine méditerranéenne, comme condiment ou associé à plein de plats. Et il n’y a vraiment qu’en Méditerranée qu’on retrouve ça » , souligne François Luro, spécialiste de la génétique des agrumes à l’Inrae, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. L’Europe est le premier producteur mondial de citron, avec plus de 9 millions de citronniers plantés. Principalement sur le pourtour méditerranéen où on voit la vie en jaune. L’Espagne est ainsi le premier exportateur mondial. « La Méditerranée est considérée comme la deuxième zone de diversification des agrumes, après l’Asie, la zone d’origine, où toutes les espèces sont nées » , poursuit François Luro. Le citron est un hybride Mais le citron est-il méditerranéen ? Ses origines géographiques restent discutées, faute de traces archéologiques suffisamment anciennes. Le citron serait né en Inde (dans l’Himalaya), ou en Perse, ou en Méditerranée... Une certitude, ses ancêtres sont asiatiques. Le citron est le fruit d’une hybridation spontanée entre le cédrat et l’orange amère. Tous les agrumes qu’on connaît aujourd’hui sont en fait issus de 3 ou 4 espèces primaires, dotées d’une grande diversité génétique. « Elles se sont en fait développées dans des régions séparées pendant des millions d’années ; on voit donc, par exemple, qu’entre une mandarine et un pamplemousse, il n’y a aucune ressemblance. Ces espèces sont tellement diversifiées que quand elles se croisent entre elles, elles génèrent énormément de diversité. Chaque pépin d’un croisement mandarine/pamplemousse que vous allez semer donnera à chaque fois une variété différente, avec des caractéristiques différentes les unes des autres » , explique François Luro, chercheur au centre de San Giuliano, en Corse, qui abrite plus de 800 variétés d’agrumes, l’une des plus importantes collections au monde. Le citron n’est pas pressé Mais ce n’est pas parce qu’il est cultivé dans des zones aux étés chauds et arides , et de plus en plus chauds et arides, que le citron sera à terme épargné par le réchauffement climatique. Contrairement à une idée reçue, « ce n’est pas une espèce économe en eau parce que les citronniers n’ont pas de repos végétatif en hiver, ils gardent leurs feuilles, donc ils continuent à pomper de l’eau dans le sol, à transpirer cette eau », relève François Luro. C’est d’ailleurs principalement en hiver que les fruits du citronnier arrivent à maturité, après une floraison printanière. Car le citron n’est pas pressé. « C’est un fruit qui se développe assez lentement. Il lui faut quasiment six mois, explique François Luro. Et pour la commercialisation, il faut qu’il jaunisse ; on ne peut pas avoir sur un étalage un citron de couleur verte. Le passage du vert au jaune est lié aux températures basses. Quand les températures diminuent, il y a une dégradation de la couleur verte, de la chlorophylle, et l’apparition d’autres pigments qui donnent cette couleur jaune au citron. » Le citron est un soleil en plein hiver. La question de la semaine À lire aussi L'orange est orange (mais pas partout)…
 
Grâce à l'ADN environnemental, une vingtaine d'espèces de bivalves, dont trois menacées en France, ont été détectées dans le fleuve qui traverse la capitale française. Un nouveau signe d'une santé retrouvée. C'est un décor de carte postale qui réserve une surprise. Le clapotis des vagues sur un quai de Seine à Paris, un bateau-mouche qui passe, entre l'île Saint-Louis et l'île de la Cité... C'est ici, à quelques mètres, quelque part au fond de l'eau boueuse, comme à d'autres endroits sur la Seine, qu'on a détecté la présence de moules d'eau douce, une vingtaine d'espèces de bivalves au total, dont trois qui avaient disparu du fleuve parisien. « Ce fut une grosse surprise , témoigne Vincent Prié, spécialiste des mollusques aquatiques. Évidemment, on ne s'attendait pas à les retrouver dans un endroit aussi anthropisé que le centre de Paris. » C'est une étude destinée à évaluer les effets de la pollution lumineuse sur la biodiversité de la Seine qui a permis ces redécouvertes, grâce à une technique récente et révolutionnaire : l'ADN environnemental. Des millions de cellules perdues dans la nature « Chaque organisme perd des centaines de millions de cellules, essentiellement de peau, par jour – nous, humains, perdons 500 millions de cellules de peau par jour –, et chacune de ces cellules contient de l'ADN. Avec des techniques qui sont proches de celles de la police criminelle, on arrive à l'extraire de l'environnement et à le séquencer » , explique Vincent Prié, directeur de projets à Spygene, une société spécialisée dans « l'espionnage des gènes » dans la nature. Et c'est ainsi qu'à partir de prélèvements d'eau en divers points de la Seine, à Paris, a été révélée la présence de la mulette épaisse, la mulette des rivières et l'anodonte comprimée, les deux dernières espèces étant particulièrement vulnérables, ce qui témoigne sûrement de la bonne santé retrouvée du fleuve parisien. La Seine reprend vie Grâce aux moyens déployés depuis des années en faveur de la qualité de l'eau, la Seine reprend vie. Les poissons s'y baignent à nouveau – on comptait seulement trois espèces il y a 50 ans, il y en a douze fois plus aujourd'hui – et les moules aussi font leur retour. « Ces bêtes-là sont tributaires de poissons hôtes, précise Vincent Prié. Les moules émettent une larve qui va être parasite des branchies du poisson pendant quelques semaines. Et puis après, la petite moule tombe, et elle grandit là où elle tombe. Donc, ce qu'elle nous raconte, même si on n'a pas beaucoup de détails, c'est que les efforts qui ont été faits pour améliorer la qualité de l'eau portent leurs fruits. » Les moules, d'ailleurs, participent un peu à la qualité de la Seine, puisqu'elles filtrent chaque jour 40 litres d'eau. Mais ces découvertes posent encore de nombreuses questions. Quel est le rôle de la lumière artificielle, qui favorise le phytoplancton, les algues microscopiques dont se nourrissent les moules ? Combien sont-elles au juste ? « On n'est probablement pas sur des tapis de moules d'eau douce comme il y avait il y a quelques siècles, répond Vincent Prié. L'ADN environnemental, c'est un peu comme une odeur, un peu comme si on les flairait. Et maintenant, ce qu'on veut, c'est les voir. Essayer de comprendre ce qu'elles ont trouvé de favorable dans la Seine, sachant qu'on les rencontre plutôt dans des rivières un peu sauvages. Est-ce qu'il y a des juvéniles, est-ce que ce sont des populations qui se portent bien ​​​​​​​ ? On aimerait beaucoup avoir l'occasion de plonger dans la Seine pour vérifier tout ça ​​​​​​​ ! » La question de la semaine…
 
Une expérience scientifique démontre comment les crocodiles repèrent la détresse dans des cris d'humains ou d'autres animaux. C'est le signal, pour ces prédateurs, d'une proie vulnérable. Quand vous entendez un bébé pleurer, vous voulez le prendre dans vos bras, pour le consoler. Les crocodiles aussi se précipitent, mais pour une tout autre raison. Ces reptiles aux dents longues sont capables de percevoir dans un cri humain la détresse, comme l'a montré une étude réalisée pour confirmer une hypothèse du naturaliste britannique Charles Darwin au XIXe siècle. « On estime que l'ensemble des vertébrés ont un appareil vocal assez proche, explique Nicolas Grimault, chercheur au CNRS. Darwin avait émis l'hypothèse que les espèces de vertébrés étaient capables de communiquer entre elles, en tout cas de comprendre un message émotionnel véhiculé par les cris des différentes espèces animales. » Nicolas Grimault, acousticien de formation, fait partie de l'équipe du Centre de recherches en neurosciences de Lyon qui a réalisé cette expérience au zoo d'Agadir, au Maroc. En diffusant à des crocodiles du Nil des cris de détresse émis par des bonobos, des chimpanzés et des petits d'Hommes. Et le résultat fut saisissant. « Parfois, les crocodiles se rapprochaient du haut-parleur juste pour venir voir ce qu'il se passait, raconte Nicolas Grimault. Et parfois, on a eu des attaques assez claires : les crocodiles venaient et essayaient de saisir dans la mâchoire le haut-parleur. Donc, on était obligé de remonter en quatrième vitesse le haut-parleur avec la corde avant qu'il ne se fasse croquer par le crocodile ! », se souvient-il. Proie facile Mieux que nous humains, les crocodiles perçoivent la détresse dans un cri. Un avantage indéniable pour ces prédateurs partisans du moindre effort en s'attaquant aux plus faibles. « Les crocodiles sont des animaux à sang-froid dont ils s'économisent. Ils économisent leur énergie, ils sont opportunistes et vont aller au moindre effort pour se nourrir. Donc plus un animal va être potentiellement en détresse, blessé ou sans la surveillance de la femelle pour les bébés, plus il va être une proie facile », conclut Nicolas Grimault. Une expérience similaire avait été réalisée aux États-Unis avec des biches. Mais en entendant des cris de détresse, d'humain ou d'autres animaux, elles, elles venaient porter secours. Les biches, c'est vrai, ne sont pas des prédateurs. La question de la semaine…
 
De récentes études scientifiques nous en apprennent un peu plus sur un phénomène fascinant, mais encore parfois mystérieux : pourquoi, et comment, chaque année, des dizaines de milliards d'animaux à plumes se lancent dans de (très) longs voyages pour trouver chaleur et nourriture. Ils sont, chaque année, plus de 50 milliards à s'envoler vers ailleurs, pour passer l'hiver au chaud, se reproduire ou trouver une nourriture plus abondante. Une espèce d'oiseau sur cinq appartient ainsi à la grande famille des migrateurs. Préparation physique Mais au sein d'une même espèce, tous les oiseaux ne sont pas migrateurs. C'est par exemple le cas du merle qui possède l'un des plus beaux chants d'oiseau en Europe. On le voit gratter le sol en hiver à la recherche de quelques vers. Mais un quart d’entre eux, environ, préfère s'exiler plusieurs mois, là où il fait plus chaud et où il y a plus à manger, en Espagne ou en Afrique du Nord. Un voyage de 800 kilomètres en moyenne. Ce n'est pas rien, et ça se prépare, comme l’ont constaté des scientifiques allemands en équipant des merles d'une forêt du sud de l' Allemagne des mêmes capteurs qu'utilisent les sportifs pour mesurer leurs performances. Un mois avant le grand départ, le rythme cardiaque diminue la nuit, avant que la température corporelle, la nuit aussi, ne se mette également à baisser. L'heure est aux économies d'énergie. Phénomène social À l'image de l'autoroute des vacances qu'empruntent les humains, les oiseaux migrateurs parcourent souvent les mêmes chemins, et ils ne sont pas tout seuls. Sur la longue route, dans l’air ou sur les aires de repos, on socialise, et pas qu’avec les siens, comme viennent de le montrer de récentes études réalisées notamment grâce aux progrès de l'intelligence artificielle, en s'appuyant sur des enregistrements sonores d'oiseaux en vol ou au repos. Ce sont en moyenne trois espèces différentes qui voyagent ensemble (2,7 exactement, selon une étude publiée ce mois-ci aux États-Unis). Il y a une dimension sociale dans la migration et elle est liée au plumage : puisque la vitesse en vol dépend de la taille des ailes, les oiseaux aux ailes similaires voyagent ensemble. Qui se ressemble s’assemble. À écouter aussi La migration des animaux Cocaïne et déforestation Pendant ces longues migrations, les oiseaux affrontent de nombreux périls dont les humains sont souvent responsables – la chasse, la pollution lumineuse , les constructions, le changement climatique ... Et il y a aussi, plus inattendue, la cocaïne. Non, les oiseaux n’en consomment pas pour tenir le coup sur ces longues distances. Mais la coca les menace indirectement. C'est l'un des effets pervers de la lutte antidrogue en Amérique latine, mise en lumière l'an dernier par une étude de chercheurs aux États-Unis. Pour échapper à la surveillance, les narcotrafiquants s'enfoncent toujours plus dans les forêts tropicales et sont responsables, au Guatemala ou au Nicaragua , de près d'un tiers de la déforestation. Précisément là où viennent passer l'hiver, 20% des oiseaux migrateurs nord-américains. À lire aussi D'ici 2050, 80% des espèces d'oiseaux migrateurs menacées Le plein de caca Dernière révélation : la migration encourage la coprophagie, le fait d'avaler des excréments. Le caca, c'est caca, mais c'est surtout plein d'énergie. Des chercheurs australiens ont observé que le pétrel géant, avant la traversée de l’océan Austral, se nourrissait d'excréments de phoques, pour s'envoler le ventre plein. Chez tous les oiseaux migrateurs coprophages, il s'agirait aussi d'enrichir leur microbiote intestinal, pour que le système digestif s'adapte sans problème aux nouveaux types de nourritures rencontrées tout au long de la migration. Chez les oiseaux, la tourista, on ne connaît pas. La question de la semaine…
 
Les violentes rafales de vent de 200 km/h qui ont frappé le département français dans l’océan Indien, le 14 décembre, ont arraché de nombreux arbres, avec des conséquences en cascade pour la biodiversité, les makis, les oiseaux, les coraux ou encore les tortues. « Ça ne reviendra jamais comme avant, ça, c’est sûr. Donc, c’est un deuil. On a perdu quelque chose pour toujours. » Émilien Dautrey, qui dirige l’association Gépomay , est ému et accuse le coup un mois après le passage du cyclone Chido à Mayotte. « On se déplace à des endroits qu’on connait très bien, et finalement, on se perd, parce que tous nos repères ont été balayés » , abonde François-Elie Paute, qui travaille pour une autre association de protection de l’environnement, Oulanga Na Nyamba . Les hommes ont souffert du cyclone, la biodiversité aussi. Les paysages ont changé, la vie est bouleversée à Mayotte après le cyclone. « C’est choquant de voir des restes de troncs totalement dénudés qui sont encore debout, et d’autres qui sont couchés au sol » , poursuit François-Elie Paute. Même s’il est encore trop tôt pour dresser un bilan précis du mal que Chido a fait aux forêts et mangroves de l’archipel, on sait déjà que la chute des arbres et des branches a des conséquences pour la biodiversité. À lire aussi Mayotte: après le cyclone Chido, la forêt nourricière et protectrice est à terre Makis écrasés Les makis, ces lémuriens aux grands yeux couleur fauve, sont encore plus nombreux en ville, à la recherche de nourriture. « Ils sont complètement désorientés, un peu comme nous, ils ont perdu leur habitat, leurs maisons, leur domaine vital, décrit Émilien Dautrey. Avant, pour traverser les routes, ils passaient par les arbres. Et maintenant, il n’y a plus d’arbres, donc ils sont obligés de passer par le sol, par la route, où passent les voitures. On en voit tous les jours écrasés, ça se compte par centaines, et ça, c’est triste. Par contre, il ne faut pas forcément nourrir les makis. On pense qu’ils sont affamés, mais à l’heure actuelle, les feuilles repoussent. Les makis, qui ne sont pas que frugivores, mangent aussi des feuilles. Dans mon jardin, il y a un avocatier qui reprend, qui a de nouvelles feuilles, et ils viennent tous les jours manger les feuilles de l’avocatier. » Nids d’oiseaux tombés Tout n’est pas tout noir, un mois après Chido. La nature est résiliente. Le cyclone — c’est une chance, si l’on peut dire — a eu lieu au début de la saison des pluies. « Depuis deux semaines et demie, les feuilles repoussent de manière exponentielle, observe Émilien Dautrey. On commence à revoir des arbres fleurir. Mais il y a beaucoup moins de fleurs que ce qu’il aurait pu y avoir s’il n’y avait pas eu le cyclone. Donc, beaucoup moins de ressources pour les oiseaux et pour tous les animaux. Certains peuvent mourir de faim. » Et de la mortalité, il y en a chez les oiseaux, ceux qui allaient bientôt naître. « On n’a pas vu de cadavres d’oiseaux, mais moi, j’ai vu des nids par contre par terre, raconte Émilien Dautrey, le directeur du Groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte. La saison de reproduction des oiseaux cette année sera proche de zéro en fait. Ça ne donnera quasiment pas de juvéniles avec l’impact du cyclone. Pour les crabiers blancs qui se reproduisent dans les mangroves, on y est allé juste après, et il n’y a plus aucun nid. » Le héron crabier blanc est l’espèce d’oiseau la plus menacée de Mayotte, avec moins de 600 individus. Tortues empêchées Pour les tortues marines, aussi, la reproduction s’annonce compliquée, en raison de la végétation tombée sur les plages. « Si on a des arbres et des branches qui empêchent l’accès au haut de plage, c’est du dérangement et les tortues ne vont pas pouvoir trouver leur endroit favori pour pondre, explique François-Elie Paute, le responsable du pôle connaissances de l’association Oulanga Na Nyamba, spécialisée dans la protection des tortues. Et si cette pression est maintenue de manière continue, et ça va être le cas si on ne fait rien, la tortue va finir par relarguer ses œufs dans l’eau si elle n’arrive pas à les pondre sur la plage. » La chute des arbres a enfin des conséquences pour les coraux, estime aussi François-Elie Paute : « Sur terre, l’eau s’infiltre grâce aux racines, et donc sans arbres, sans racines, l’eau ruisselle et se dirige vers le lagon. Donc, on a en plus une thématique d’érosion, qui impacte aussi négativement le lagon, avec le dépôt de terre qui va recouvrir des habitats coralliens qui ont besoin de lumière pour recommencer à croître. » Après le cyclone Chido, Mayotte a besoin de lumière. Mais dans le 101ᵉ département français, on regrette que le projet de loi d’urgence actuellement discuté au Parlement à Paris ne consacre pas à une ligne à la protection de l’environnement. À écouter dans C'est pas du vent Allo docteur, c'est pour une tortue marine…
 
Chez l'humain, la grossesse dure neuf mois. Mais qu'en est-il chez les autres animaux ? La durée dépend généralement de la taille. Mais il y a des exceptions. Plus c'est gros, plus c'est long, selon l'adage bien connu – ou à peu près. Chez l'éléphant, le plus grand animal terrestre, la durée de gestation est ainsi de 22 mois, presque deux ans. Il arrive que le cordon ombilical se coupe alors que le petit est encore dans le ventre de sa mère. C'est le signal qu'il faut sortir car l'éléphanteau n'a plus d'oxygène. Dans les océans, les baleines, les animaux les plus gros de la planète , ont une durée de gestation d'un an environ, selon les espèces, et jusqu'à un an et demi pour les orques. Mais le record du monde, chez les mammifères, appartient au requin lézard, qui ne mesure, à l'âge adulte, que deux mètres. Cette espèce ne vit que dans les profondeurs des océans, jusqu'à 1 500 mètres. Il y fait très froid et c'est ce qui rend particulièrement lente la croissance du petit, avec une gestation de trois ans et demi. Une pieuvre bat tous les records C'est le même phénomène pour une pieuvre des abysses, Graneledone boreopacifica , ovipare. À cause du froid intense, à 3 000 mètres de profondeurs, l'incubation des œufs dure quatre ans et demi – le record toutes catégories. La femelle, épuisée, meurt juste après les naissances. La maternité est parfois un sacrifice. À l'autre bout de l'échelle, il y a la souris, avec une gestation de 20 jours seulement. Le rongeur peut se produire au bout d'un mois et demi, soit une nouvelle génération tous les 45 jours. C'est la raison pour laquelle les scientifiques apprécient les souris de laboratoire pour mener leurs recherches. La double gestation des marsupiaux Chez le kangourou, la gestation est à peine plus longue que chez la souris : une trentaine de jours seulement, alors que son poids est 500 fois plus important. Mais en réalité, le développement du petit se prolonge pendant huit mois dans la poche de sa mère, véritable incubateur pour le nouveau-né qui ne pèse qu'un gramme à sa naissance – il n'a pas encore de poumons. La femelle kangourou est dotée de deux utérus, ce qui lui permet de porter trois bébés à des stades de développement différents. Le principe est le même pour un autre marsupial d'Australie, beaucoup plus petit : le quokka, assez lâche face à un prédateur pour expulser de sa poche son petit et le sacrifier pour sauver sa peau. Mais à ses yeux, ce n'est pas très grave pour la perpétuation de son espèce, puisqu'un embryon est déjà en attente dans son utérus, prêt à commencer son développement. La question de la semaine…
 
La suite de Fibonacci et le nombre d'or démontrent à quel point la formation des fleurs et des feuilles de très nombreuses plantes obéit à une forme d'harmonie universelle. Pourquoi la nature est bien faite ? Les mathématiques nous en donnent la réponse. Il faut pour cela se pencher sur la suite de Fibonacci, une série de nombres entiers infinie, où chaque nombre est la somme des deux nombres qui le précèdent. « On part de 1 et 1, puis 2, puis 3, parce que 3 est égal à 2+1, puis 5 (égal à 3+2) et on continue ainsi, 8, 13, 21… », énumère Gaëlle Chagny, mathématicienne à l'université de Rouen, qui nous explique l'invention de cette suite par son lointain confrère italien, Leonardo Fibonacci, auteur d'un livre majeur en 1201, Liber Abaci , et à qui on doit l'introduction des chiffres arabes en Europe. « Le but était de populariser l’usage des nombres arabes, parce qu’on utilisait jusque-là plutôt des chiffres romains. La suite apparait dans ce livre pour modéliser l’évolution d’une population de lapins qui se reproduisent, qui croît de manière exponentielle et de manière immortelle – les lapins ne meurent jamais dans ce modèle récréatif. » Oui, mais à part les lapins, quel est le rapport avec la nature ? Il se trouve que « les nombres de Fibonacci apparaissent dans la nature de manière un peu surprenante au premier abord, poursuit Gaëlle Chagny . Si vous observez les écailles sur la peau d’un ananas, vous avez deux réseaux de spirales, qui tournent dans deux sens différents, et si on compte ces spirales, on trouve deux nombres de la suite de Fibonacci consécutifs. » Le nombre d'or est dans la nature Les nombres de Fibonacci se retrouvent sur 96% des plantes, selon une étude qui a porté sur 650 espèces végétales. Des plantes présentes sur terre des millions d'années avant le génial mathématicien. Fibonacci « n’avait aucune idée qu’on retrouverait les nombres de la suite dans la nature, précise Gaëlle Chagny. Ce sont des travaux de phyllotaxie, la science qui étudie les arrangements géométriques des végétaux, qui font apparaitre les nombres de Fibonacci dans la formation des plantes et des fleurs. » La fleur du tournesol, composée en fait de centaines de petites fleurs, révèle même le fameux nombre d'or, issu de la suite de Fibonacci, la « divine proportion » qui symbolise l'harmonie géométrique. « Les mini fleurs, les fleurons, vont se former de manière successive en tournant autour du centre de la fleur, explique Gaëlle Chagny . Ils tournent avec un angle donné, qu’on appelle l’angle de divergence. L’évolution a sélectionné cet angle de divergence-là parce que c’est ce qui permet de placer le plus de fleurons dans le capitule de la fleur, dans le cœur de la fleur, pour disséminer le plus de graines possibles. Après, d’un point de vue mathématique, si on essaie de construire un modèle pour expliquer ça, on s’aperçoit que ce modèle est construit avec un angle de divergence égal à l’angle d’or, 1/ φ , où φ (phi) est le nombre d’or. » La perfection est dans la nature. CQFD.…
 
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